VIE QUOTIDIENNE
La médecine
La médecine dont on dispose aujourd’hui est un amalgame de vieux remèdes de grand-mère et de connaissances intemporelles. Les immortels et leur savoir-faire ont une part de responsabilités quant à la préservation de ces connaissances qu'ils ont largement mis à disposition des humains dans le but d'assurer leur survie.
De vieux principes comme la stérilisation, l'asepsie et la désinfection ont traversé les âges. Toutefois, cela ne veut pas dire que la pratique actuelle de la chirurgie est réalisée dans les meilleures conditions. Construire un environnement propre et aseptisé par les temps qui courent est impossible : chaque geste chirurgical comporte autant de risques qu'au début du XXème siècle. Concernant les outils d'ailleurs nécessaires à de tels gestes, on sait forger des objets fins mais la fusion est aujourd’hui compliquée pour obtenir des matériaux parfaitement lisses. On est parvenu à reproduire des outils tels que des seringues métalliques à piston d’une taille raisonnable ou des bistouris qui ne ressemblent pas à des couteaux de boucher.
Toutefois, les ressources ne sont plus les mêmes et il n’est pas rare de voir des potions et décoctions prescrites et utilisées sur la base d’herbes médicinales. Tout médicament peut être distillé mais sans parvenir à égaler les moyens médicamenteux connus dans les années 2000. Les onguents, les baumes et les crèmes sont utilisés pour la cicatrisation et les bienfaits de la peau.
Pour pallier ces besoins, on cultive assidûment les plantes médicinales pour venir en aide aux mortels afin de soigner maladies et infections. Les antibiotiques se résument à la seule existence de la pénicilline. Et pour soulager les douleurs, les graines de pavots sont toujours exploitables et utilisées pour produire de la morphine. De nouvelles plantes sont utilisées, répertoriées dans l'
herbier.
Au regard de ces informations sur les soins à disposition, il paraît évident que toutes les modification corporelles ne sont plus réalisables. La chirurgie esthétique n'est plus une priorité, elle est même devenue inconcevable.
- Les tatouages : face à l'absence d'électricité, les plus téméraires sont revenus aux méthodes traditionnelles. Qu'il soit de type japonais ou polynésien, le travail se fait à la main, avec des aiguilles en fer ou en os, de l'encre de charbon et parfois, quelques pigments de couleur issues de plantes. Cette méthode est bien plus douloureuse que celle moderne, plus longue, ce qui explique que peu de personnes y ont encore recours. Une rareté qui se justifie aussi avec celle des tatoueurs eux-mêmes car ces techniques traditionnelles sont peu enseignées, mais aussi à cause de leurs prix élevés. Chez les immortels, l'encre n'est pas éternelle : elle s'estompe jusqu'à disparaître au bout de quelques siècles ;
- Les piercings : ils sont encore monnaie courante et se réalisent dans l'intimité. Les aiguilles se trouvent facilement, les bijoux sont plus rudimentaires à moins de pouvoir y mettre les moyens. Le risque infectieux sera égal à l'originalité de la zone percée : les lobes d'oreilles seront moins sujet à la surinfection qu'une zone génitale ;
- Les scarifications : elles sont peu répandues car génèrent beaucoup d'infections. Pour les vampires et leur capacité de régénération, c'est simplement impossible. Les seules cicatrices que ces derniers peuvent avoir sont celles reçues pendant qu'ils étaient encore mortels ;
- Les implants : qu'il s'agisse d'une fausse dent ou d'un motif en relief sous-dermique, c'est impossible pour les humains. Mais pour les vampires, cette pratique est possible et rapide grâce à leur récupération.
A propos des transitions de genre, en dehors de toutes considérations culturelles et sociétales, la possibilité de transitionner complètement et médicalement est devenue impossible. Les hormones ne sont plus synthétisées depuis la perte de tous moyens technologiques. Seules les mammectomies et les hystérectomies pourraient encore être praticables, difficilement et douloureusement sur un humain, sans problème particulier sur les vampires grâce à leur capacité de récupération rapide. Mais encore faut-il trouver des chirurgiens capables de telles interventions.
Le niveau d'hygiène de vie a drastiquement chuté vers des normes moyenâgeuses, étant donné la disparition de l'électricité et de l'eau courante. Les vampires les plus anciens ont des souvenirs de ce qu'apporte la saleté et une hygiène moindre, c'est par leurs efforts que les mœurs sur la propreté et la santé publique ont été conservées.
Concernant la propreté, les rues sont propres. Les déchets sont évacués et dans les cités les plus anciennes, quelques routes bétonnées ont été conservées. Les nouvelles constructions sont principalement composées de pavés de terre ou de pierre, selon la richesse du domaine. On pourrait penser que l'humidité est présente avec les conditions météorologiques mais il n'en est rien : la terre est plutôt sèche et lors d’événement de grand froid, il est compliqué de dégager les voies pour arranger les chemins en creusant le sol.
Enfin,
l'eau ne manque pas même si on la retrouve le plus souvent sous forme solide. Des puits permettent aux citoyens de récupérer de l’eau, parfois obligés de creuser la glace en surface selon les saisons. Des systèmes de tuyauterie permettent de la faire circuler mais ils risquent l'éclatement avec le gel et nécessitent de l'entretien selon les domaines de chaque seigneurie.
Pour la toilette, il n'est plus possible de compter sur l'eau courante. La méthode classique utilisée consiste à puiser de l'eau chaque jour, à la chauffer pour se laver à la bassine ou dans un bacquet. Les maisons les plus récentes mais surtout les plus aisées, peuvent disposer d’une salle de bain avec son propre puits.
Il n'est pas rare de trouver des bains publics ou des thermes dans différents domaines. L'eau y est toujours chaude, sans effort pour le client. Les espaces partagés sont peu coûteux puisqu'il est demandé aux propriétaires de privilégier la santé publique à leur enrichissement. Il est courant de les voir proposer des bains privatifs, parfumés ou thérapeutiques pour pallier leur avarice.
L'espérance de vie est considérablement réduite à cause des nouvelles maladie, de la dureté des conditions de vie et météorologiques. Atteindre 60 ans est considéré comme très ancien. Seuls les plus riches ayant eu un train de vie plus confortable peuvent atteindre 70 ans, et quand cela arrive pour des pauvres, ces personnes sont choyées au sein des foyers.
Par ailleurs, les personnes obèses n'existent pas. La minceur parfois extrême est même le quotidien de bons nombres. On reconnaît les nobles, les Ciboires et les commerçants à leurs joues moins creusées.
Le taux de natalité diffère d'un domaine à un autre mais le gouvernement ne constate pas une explosion démographique. Malgré un taux de grossesse élevé, les naissances sont peu nombreuses et on compte 1.5 enfants par femme en moyenne. Les grossesses comme les accouchements sont éprouvantes malgré les efforts de la médecine à ce sujet. Fausse-couche, mort-né, mort subite, mortalité infantile, mort en couche, rien n'épargne les familles. Les ressources sont concentrées sur les quelques enfants que l'on parvient à élever. Il peut arriver que les seigneuries viennent en aide aux familles pendant les premières années des enfants pour s'assurer qu'ils ne manquent de rien.
Enfin, au vue de l'importance accordée à la pérennité des lignées humaines, le Caliçat interdit l'avortement.
Les moeurs sexuels et la transidentité
Au sujet l'homosexualité, si des lois restreignent les mariages, il n'en est rien concernant la vie sexuelle et les relations amoureuses de chacun. Le Caliçat encourage l'hétérosexualité et exerce une pression sociale importante concernant l'enfantement sans punir l'homosexualité.
Dans la communauté vampirique, la sexualité ne connaît aucun tabou. Si chaque individu est bien évidemment libre d'avoir des opinions, aucune loi ne leur impose ou interdit quoi que ce soit. Les époques de naissance conjuguées à la façon dont chaque vampire a traversé les âges, influencent les modes de pensées.
Pour le commun des mortels, les choses peuvent être un peu différentes. L'hétérosexualité reste la norme, les mœurs humaines étant fatalement influencées par le Caliçat et le culte d'Amen qui invitent à la reproduction pour la sauvegarde des deux races. Selon les domaines, les humains peuvent être plus ou moins habitués à être témoins de l'homosexualité vampirique dans leur vie quotidienne, et ainsi plus ou moins accepter celle entre mortels. Mais le formatage et la morale que chacun entend depuis sa naissance ne favorise pas la bienveillance à l'égard de ceux qui oseraient transgresser l'attente sociale à fonder une famille.
Concernant les relations mixtes, impliquant donc un mortel et un immortel, les avis divergeront selon les domaines et les convictions de chacun. Quand certains y verront un honneur et l'accomplissement d'une vie humaine, d'autres jugeront ces couples comme étant parfaitement contre-nature. Les relations humano-vampiriques attirent à ce jour de plus vives réactions et de débats que les relations homosexuelles.
Concernant la transidentité, outre les moyens médicaux et chirurgicaux disponibles déjà abordés, le Caliçat n'a pas légiféré d'interdiction concernant les transitions de genre. Cependant, quand le premier né atteint l’âge de servir le Caliçat, ce dernier prendra en compte son sexe de naissance et non son genre.
À l’instar de l’homosexualité, la société vampirique porte un regard relativement neutre sur le sujet de la transidentité. Les opinions et avis de chaque vampire seront toujours dépendants de son âge et même de son éducation mais l'avis général est que leur vie est trop longue pour ergoter sur une chose aussi triviale et personnelle que le genre. Chacun s'accommode de son corps éternel comme il l'entend.
Pour les humains, l'opinion est plus partagée. De par leur éducation, leur foi et le manque de moyens médicaux, les mortels préfèrent ignorer ce type de problématique. En somme, il n'existe pas de mouvement LGBTQIA+ clairement identifié à cette époque. Chacun mène sa vie comme il l'entend, pas dans le secret mais dans l'intimité.
Transport et communication
Les ressources technologiques ayant complètement changées sinon disparues, les moyens de transports disponibles se sont adaptés. Le cheval est redevenu le meilleur moyen de se déplacer : sur son dos, en calèche ou en traineau.
Le Haut Conseil Vampirique et le gouvernement travaillèrent à conserver un moyen de transport public qui permettrait de relier les différents domaines de France : le train à vapeur. Le maillage ferroviaire français était assez dense pour permettre de couvrir leurs besoins. Il est bien moins étendu qu'au 20ème siècle mais répond à la nécessité de communication et d'échange. Le train demande beaucoup de ressources et revêt une telle importance pour l'équilibre du Caliçat que le Haut Conseil souhaita en garder la mainmise.
Après avoir restauré, creusé et construit de nouvelles routes, de nouveaux ponts et tunnels aux prix de nombreuses vies humaines comme vampires, il créa en 2950 sa propre entreprise ferroviaire ou SCCF, société caliçale des chemins de fer français. Conducteurs, machinistes et opérateurs de maintenance travaillent nuit et jour à l'entretien des trois locomotives en service, leurs différents wagons et rames et surtout, des voies de circulation.
Les conditions météorologiques n'ont permis au train de circuler que pendant les mois les plus cléments, en moyenne de mai à septembre ces dernières décennies. Depuis quelques années, les températures remontent et la neige se clairseme. Les trajets deviennent plus rapides et ses périodes de roulage s'élargissent : il est maintenant disponible de mi-mars jusqu'au début novembre.
Prendre le train n'est pas à la portée de tout le monde. Il coûte cher en plus d'être lent. Pour faire le tour complet des domaines, il faut compter en moyenne dix jours avec un arrêt parfois de deux à trois jours sur certaines terres. Vous pouvez donc espérer voir passer le train toutes les semaines dans les plus grandes cités, dans des conditions idéales.
Après ces quelques explications sur les transports, il est évident que les voyages entre les différents domaines de France restent exceptionnels. Entre pays, ils sont rares et entre continents, ils sont impossibles.
La circulation par voie maritime est plus difficile et périlleuse encore : quelques rares bateaux brise-glace circulent, mais marcher sur la glace des océans serait mortel même pour un vampire. Quelques petits bras de mer sont praticables mais ils deviennent de plus en plus friables avec le courant et la remontée des températures. Certains voyages seraient longs, trop longs pour des humains. Il ne faut surtout pas oublier également que des animaux sauvages mais aussi des vampires rôdent : la sécurité lors de ces déplacements est donc très faible.
Culturellement, les humains préfèrent rester là où ils sont nés plutôt que de s’aventurer dans un domaine inconnu. S'ils viennent malgré tout à décider de voyager, ils ont tout intérêt à être très bien accompagnés et très bien armés.
Que ce soit à cheval, à pied ou en train, il n'est pas toujours aisé d'entrer dans un domaine. Chaque seigneur peut appliquer des conditions d'entrées sur son domaine comme des autorisations avec justifications, des visas. Certains humains peinent à obtenir des visas pour des domaines spécifiques. Vous pouvez toujours vous présenter aux frontières : vous ne risquez normalement pas d'être rejeté puisque le Caliçat interdit les expulsions de personnes en détresse, étant donné les conditions de vie difficiles voire mortelles en dehors des cités. Les demandes d'asile doivent être étudiées par les seigneurs et les intégrations favorisées sur les vagabondages.
Quant aux correspondances, au sein d'un domaine ou entre eux, de la lettre d'amour au colis surprise, le besoin de communiquer à distance est important à tous niveaux.
Le moyen le plus courant reste de faire appel à un coursier. Il se déplacera dans la Cité, le domaine ou parfois en dehors selon le prix que chacun est prêt à débourser. En train ou à cheval, ces missions sont assurées par les vampires.
Il est également possible de se servir des élevages de
laparfangs voyageurs. Le Haut Conseil décida de fournir ces créatures aux différents domaines qui sont chargés de les entretenir et de perpétuer les lignées.
L'économie
Avec l'effondrement du monde et des gouvernements humains, il a été nécessaire de reconstruire tout le modèle économique afin d'assurer une harmonisation des échanges. Les différentes monnaies ont été rassemblées et unifiées afin de frapper la monnaie qui servirait cette nouvelle société, le nouvel Euro.
La Banque Centrale est l'entité responsable du nouveau système monétaire, elle crée la monnaie circulante tout comme elle accorde des prêts aux différents domaines et aux particuliers. Elle travaille en collaboration avec différents économistes ainsi que les domaines qui lui fournissent les ressources nécessaires pour créer et distribuer la monnaie.