L'ainé de la famille était prédestiné à être l'héritier du domaine. Celui en lequel le père a placé tous ses espoirs et ses plus grands rêves d'avenir. Même s'il a grandit parmi ses frères Alastair et Aldric, il a eu beaucoup moins de temps pour s'amuser. Lui demeurait le fils qui ne devait se détourner de ses tâches sous aucuns prétextes, à toujours travailler plus dur. Celui avec qui l'exigence était féroce. Parfois à tord, et au détriment d'une affection dont il aurait eu cruellement besoin pour ne pas devenir cet homme inflexible qui peine à exprimer ses réelles émotions. Souvent, bien qu'il n'ait jamais rien dit, il se prenait les trempes d'un père furieux.

L'avantage d'avoir toute l'attention de votre père mais le désavantage de ne pas devoir le décevoir à moins de subir une colère aveugle. Il se consolait les fois où il rejoignait secrètement ses deux frères, même si Alastair le jalousait. Fort heureusement, sa mère le choyait d'un amour tout particulier dont ne jouissaient pas ses frères, car elle voyait en lui ses plus doux secrets.

Il a multiplié les entrainements pour se forger une éducation, se doter d'une force physique. Poussé toujours à se surpasser. Sans le montrer à ses frères, il a beaucoup prit sur lui devant leur père, pour endosser leurs frasques conscient qu'ils ne désiraient que s'amuser quand le chef de famille, lui, s'irritait de leurs bêtises. Il savait qu'Aldric ne pouvait jamais sortir, et qu'Alastair s'en occupait, alors lui tâchait d'occuper leur père pour le détourner d'eux.

Suite à ce rôle qu'on l'a forcé à endosser l'adolescent, il s'est refermé jusqu'à emprunter les traits durs et sec de son père, s'éloignant de ses deux frères pour "tracer" sa route dans le monde de la noblesse.

Au moment d'apparaitre comme l'héritier fortuné de la famille, après tout ce temps de sacrifice et d'éducation sévère,  une nouvelle déchirante vint troubler sa vie au cours d'une dispute : il n'était pas réellement le fils Héritier de Roncepourpre mais un bâtard.

Sa mère avait eu une liaison avec un diseur de bonne aventures un peu trop dandy au goût de la famille. Dire qu'il en était issu. Son "père" furieux se vengea et le déshérita au profit d'Alastair. En découla une blessure béante dont Aymeric ne se remettra jamais, car on lui a tout volé en quelques secondes. Toute cette vie de privation, d'éducation stricte, et de sacrifices pour se retrouver déchu au rang de bâtard. Il ne put le supporter, détruit, il disparut du jour au lendemain. Il ne pouvait simplement pas regarder ce qui aurait du être sien lui être volé comme ça, non sans peine de devoir laisser ses frères. Pas après tout ceci.

Il voyagea durant quelques années et se fit un réseau de connaissances (libre à vous de lui avoir fait côtoyer des personnes qui ont amplifié ses points de vue).

Ne pas oublier la révolution française qui a eu lieu aussi à l'époque, si vous le faites rester.

Un jour de ses prétendus amis, il fut attiré dans un traquenard, alors qu'il devait rejoindre l'un d'eux. Un vampire lui apprit toutefois qu'en réalité il avait été offert en sacrifice pour protéger les siens. Il fut tué de la sorte, mais prit en pitié, le vampire le transforma pour lui accorder sa vengeance.

Depuis ce jour, il perçoit définitivement les humains comme la pire race possible qu'il puisse exister. Pourquoi accorder tant d'importance à des êtres mortels qui ne le méritent pas ? Fort de ses compétences vampiriques, il est depuis persuadé qu'il aurait mieux fait de laisser la chaine alimentaire telle qu'elle devrait l'être.

À partir de 2400, il fait la rencontre de Silas Reed (qu'il peut avoir déjà rencontré lorsque celui-ci était membre du Conseil des Six). Adhérant à ses idées, il se fera une place dans sa Cour et s'installera définitivement en Angleterre. Il combattra pour Silas lors de la guerre humano-vampire en 2790 et se fera officiellement membre influent des Dissidents. Durant cette guerre, il trouve une jeune héritière devenue vampire avec désarroi, et il la mariera par pure manipulation. Il portera dés lors le nom de Ashworth afin d'hériter de terres suite à l'assassinat de son épouse (par la fille jalouse d’Ézéchiel Snake). Il devient alors le Seigneur du domaine Ashworth.

Mais ce n'est pas assez. C'est aujourd'hui ses terres d'enfance qu'il souhaite récupérer. Vengeur, il aspire à reprendre ses droits, car il n'est plus un bâtard, il est le Seigneur légitime du domaine De Roncepoupre. Et peut-être qu'au fond, il souhaiterait aussi retrouver les siens, car il n'a jamais cessé d'aimer ses frères.

Né en 3278 accompagné de son jumeau Alec, il coula des jours heureux au sein de la famille Labrumal. Privilégié, du train de vie à l'éducation qu'il reçu, Sinold était destiné par son père à prendre sa relève. Mais contrairement à Achille, Sinold était un jeune homme bien moins résilient ... Fier de son nom et de l'histoire de la famille, il ne se sent pourtant pas investi du devoir de la faire prospérer.

Proche de sa grande soeur, il suivit Astrid de nombreuses fois au temple d'Amen. Si sa famille espérait qu'il y trouve un souffle de sagesse et de raison, il y fit surtout la rencontre de fidèles particulièrement zélés qui renforcèrent son admiration naturelle pour les vampires. Les Labrumal sont une fière lignée humaine, c'est là leur particularité. Pourtant, Sinold en vint à projeter d'un jour devenir un immortel par accomplissement personnel et orgueil : il deviendrait le Labrumal parfait et éternel, à contre-courant du credo familial.

Quand vint le jour de ses 19 ans, il fut envoyé avec son jumeau au château pour réaliser son caliçat. Un des deux aurait suffit dans un monde où Achille ne tenait pas à montrer l'exemple au reste de la cité ... mais Sinold fut ravi de cet éloignement du carcan familial. De par son rang et sa personnalité, Sinold se démarqua du reste des ciboires et attira l'oeil d'une vampire intéressée par ces qualités. Avant même d'avoir eu à se salir les mains, Sinold devint le calice de Sybille Stahl ... alors même qu'il se devait d'accepter la marque du Seigneur Alastair lui-même, comme son père avant lui. Dernier et odieux pied-de-nez fait à sa famille, leur ambition et leur contrôle. Son occupation actuelle est laissé au choix du joueur, il peut tout aussi bien avoir décidé de rejoindre la Garde, d'étudier chez les Muses ou se contenter d'être l'ombre paresseuse de Sybille.

A ce jour, Sinold est encore un humain dans les faits. Mais il est tellement intéressé et proche de la société vampirique que beaucoup ne le considère déjà plus totalement humain. Un genre d'être hybride que tout mortel au château devrait regarder avec méfiance. Son avenir ? Il l'envisage auprès de sa future créatrice et comme intendant aux relations extra domaniales.

Ceci n'est bien sûr qu'une base que le joueur est libre d'étoffer et enrichir en évènements et relations.

Sybille est une enfant de l'effondrement. Elle n'a pas connu le monde d'avant, mais seulement sa lente et douloureuse dégradation. Née dans les gravats de l'Europe des années 2500, elle souffrit du froid, de la faim et de la peur d'un monde sans lendemain. Elle vécut l'exode. Les survivants de la ville où elle résidait avec sa famille furent un jour forcés de la quitter pour rejoindre une des fameuses grandes cités quand les provisions vinrent à manquer.

C'est sur ce chemin qu'elle croisa pour la première fois la route d'un vampire. Elle avait 23 ans. Une attaque isolée dont personne n'entendit jamais parler, étouffée par le blizzard et recouverte par la neige ensanglantée. Ils étaient trois rescapés, grelottant de froid et de terreur quand trois autres créatures semblables vinrent arrêter leur congénère en détachant sa tête de ses épaules. Chacune d'elle reparti avec un des survivants et c'est ainsi que Sybille fit la rencontre de Reinhardt Stahl. Il lui parla de la Faim du Diable, des vampires et lui donna le choix : le nourrir, ou mourir. Lui aussi devait s'adapter aux mutations de sa race, et c'est ainsi qu'elle devint le premier Calice de cet allemand de presque deux cent ans.

Sybille fut l'ombre de Reinhardt pendant des décennies, des siècles. Sa misogynie et son antipathie naturelle lui forgèrent un caractère en tout point différent ; pour vivre au côté d'un homme comme Reinhardt, il fallait ramper ou s'affirmer. Elle devint à la fois sa sœur, sa fille et son insupportable sidekick : la seule famille qui leur restait l'un à l'autre, mais sans la mièvrerie. Presque trois cent ans plus tard, à l'aube de la guerre, il la transforma. Non pas pour la garder auprès de lui mais parce qu'elle lui sciait tant la tête à ce sujet qu'il finit par accepter. Le monde avait changé et se nourrir devenait plus facile avec le secret de leur existence enfin brisé : il n'avait plus besoin d'elle comme Calice, et elle en avait trop vu pour aspirer à n'être que le faire-valoir d'un homme.

Indépendante mais malgré tout peu encline à rester seule, elle resta auprès de son créateur et établirent tous deux domicile sur le domaine d'un ami de Reinhardt, Roncepourpre. Bien qu'ils vivaient encore sous le même toit, ils entreprirent enfin des existences séparées. Son décès fut un moment plus difficile qu'elle ne voulait bien l'avouer et il reste aujourd'hui un sujet qu'elle élude volontiers. Pourquoi avoir choisi de mourir ? Pourquoi maintenant ? A quoi pensait-il ? Peut-être craint-elle au fond que cette décision soit un processus auquel elle ne pourrait échapper elle-même.

Aujourd'hui pourtant, elle n'aspire absolument pas à mourir. Imprégnée par le mépris du genre humain de son créateur, elle ne s'entoure que de ceux qu'elle estime intéressants pour l'avenir. Attentive aux tensions politiques naissantes entre les rebelles et la dissidence, elle se tient prête à prendre les meilleurs choix pour s'assurer de la meilleure place.