Manuel du joueur

Bienvenue sur Roncepourpre ! Que tu sois de passage ou bien perdu, voici quelques liens pour t'aider à retrouver ton chemin.
  1. Guide
  2. Règlement
  3. Contexte
  4. Races
  5. Annexes
  6. Roncepourpre
  7. FAQ
  8. Prédéfinis
  9. Partenariat
  • Fantastique
  • Intrigue politique
  • Vampires
  • Rébellion
StaffContexteNews
Roman
AdministratricePrésente
Persès
2eme FondaAbsente
Sevan
AdministratricePrésente
Melchior
ModératricePrésente

Anno Domini MMMCCCIV.

Le monde est figé dans une longue ère glaciaire. Gagnants de la Grande Guerre, les vampires ont instauré leur propre régime : le Caliçat. Piégée par le froid et l'impôt de sang, l'humanité s'est résignée à son sort. Ou presque. Au cœur du domaine de Roncepourpre, la Rébellion est déterminée à lutter pour la liberté. 

Plongez dans un univers où pouvoir et trahison se mêlent au sang et au gel, où vos choix détermineront le destin de ce monde déchu.

  • Avril 2024
    L'heure est au recensement ! Il se clôturera le 30 Avril.
  • Mars 2024
    Les premières news de l'année vous attendent ici pour parler nouveautés et modifications !
  • Décembre 2023
    Pour une fin d'année en douceur et en bonne humeur, le marquis Lachombe vous invite à son non-anniversaire ! Retrouvez votre invitation par ici ~
  • Novembre 2023
    On fait le point depuis la réouverture par ici ! Quelques nouvelles, annonces et nouveautés.
  • Septembre 2023
    Après un peu plus d'un mois de fermeture, Roncepourpre réouvre ses portes avec un nouveau visage et un enrichissement de son lore ! Découvrez ce qui a changé en lisant l'annonce de réouverture.

La noblesse et l'aristocratie sont temporairement indisponibles ! N'hésitez pas à vous tourner vers nos prédéfinis et scénarios qui sont attendus mais également vers le bottin des métiers pour les postes manquants ~  
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Ayn, l'allégorie des bas-fonds - Ayn Idir

Ayn Idir
Ayn Idir
Humain
Cause
Citoyen
Ayn, l'allégorie des bas-fonds - Ayn Idir PKBDl07
Ayn
tell me something more

« Voici venir l'hiver, tueur de pauvres gens. »


  • Brute

  • Bruyante

  • Protectrice

  • Aimante

  • Mélancolique



Nom complet
Idir Ayn


Surnom
La chouette


Race





Nationalité
Française


Domaine d'origine
Roncepourpre


Âge
26 ans


Métier / Activité
Mécanicienne de chemin de fer / Contrebandière pour la Cause


Caste





Rang



Rang
Roturière

Groupe







Morphologie

Taille :
1m93

Poids :
85 kg

Yeux :
Noisette

Cheveux :
Cendrés

Tics & manies :
Ayn joue avec ses mains quand elle est gênée et se frotte la nuque quand elle est inquiète

Allure générale :
Ayn ne s'habille pas de manière féminine. Elle privilégie les habits peu chers et proche du corps pour éviter les accidents au travail. Sa garde robe est composée des mêmes vêtements, de la même couleur, simplement tachés et abimés à des endroits différents ce qui est le seul moyen de les différentier.

Ayn, c’est le genre de femme qu’on ne vois pas tout les jours. C’est une femme aux allures de brute qui marche d’un pas lourd, difficile à différencier des hommes avec qui elle passe le plus clair de son temps. Vêtue de braies et de chemises aux tons ocres, abhorrant robes et tuniques, elle est l’allégorie encrassée du monde qui l’a vu naître et des figures qui l’ont élevées. Toujours couverte de poussière ou de suie, elle ne laisse que peu de doute quant à la nature fatigante salissante de sa vie dans les rouages. De prime abord, elle ne dégage rien d’élégant, ni même de rassurant. C’est une femme bruyante à la taverne comme au travail et très envahissante. Elle pose ses bottes sur les tables et écarte les jambes sur les bancs, s’étalant de tout son long dans l’espace que le monde lui offre. Pour ne rien arranger, sa figure borgne laisse toujours imaginer le pire à son sujet, ce qui est, en vérité, rarement loin de la réalité.

Cependant, pour ceux qui ont le courage de l’approcher, Ayn n’est pas autant une bête des montagnes qu’on pourrait l’imaginer. Son visage présente des traits fins, simplement marqués par la fatigue et l’effort. Ses cils sont longs et son oeil valide présente de grandes nuances de marron dans son iris.

Dans l’intimité, elle dévoile un corps sculpté par l’effort et marqué de cicatrices régulières, d’origines diverses.

Psyché

Trois qualités :
Honnête, loyale, courageuse

Trois défauts :
Violente, mélancolique et dépendante.

Orientation sexuelle :
Bisexuelle

Grande peur :
Revivre l'addiction au sang qui à failli la tuer plus jeune

Votre rêve :
Vivre libre, aux côtés d'hommes et de femmes libres iels aussi.

Ayn, c’est une femme à la personnalité forte et au caractère bien trempé. Une bonne vivante qui aime transmettre ses joies et ses frustrations d’une voix forte. C’est le genre de personne que tout le monde à déjà entendu rire ou râler au moins une fois au détour des rails ou des tavernes. C’est un moteur bruyant de la vie autour de la gare, autant vectrice de joie que de complaintes. Pour beaucoup, elle est une bonne supérieure et une bonne camarade, toujours prête à aider et sacrifier son temps loin du travail en échange d’une chope ou deux. Mais c’est aussi cette femme un peu bête qui ignore tout de la vie, une adulte à l’enfance spoliée. Elle lit mal, calcule mal, ne comprend pas les arts et dispose d’une rhétorique construite autour d’insultes fleuries, car oui, elle est terriblement vulgaire. Ses jurons flochètent son vocabulaire et ce, depuis l’enfance.

Mais Ayn, ce n’est pas qu’une ouvrière au savoir vivre de charretière. C’est aussi une femme de valeurs qui lutte, à son niveau, pour que tout le monde puisse vivre la candeur de son quotidien. C’est la figure forte et énigmatique, au ton moqueur qui guide clandestins et bandits à travers les frontières et ce, avec un grand professionnalisme. C’est la personne qui plonge dans la fange de l’humanité pour en sortir ceux qui s’y noient, sans rien demander en retour.

Pour certains élus, Ayn, c’est un peu plus que ça. C’est une femme à l’esprit abimé par ses erreurs passées qui se vautre dans l’alcool et les remords. C’est une femme à la grande douceur, effrayée de ses prédispositions à la violence. C’est une femme aimante qui tombe trop facilement dans la haine. Pour ceux qui lui sont intimes, elle est une énième âme brisée par l’hiver qui tente au mieux de vivre comme si de rien n’était, mais en vain.

« ronce upon a time »

Que pensez-vous de la gestion du domaine par les Roncepourpre ?
Elle à vu beaucoup de domaines différents dans son travail d'arpenteuse du blizzard. Certains semblent plus confortables, d'autres plus cruels. Au final, les tares de Roncepoupre ne semblent qu'être les conséquences d'un système plus grand et bien plus vieux. Néanmoins, c'est ici qu'elle est née. Elle est loyale envers les mêmes échoppes, les mêmes tenanciers de taverne et les même noms. Ayn est née à Roncepoupre et à défaut d'en faire une meilleure cité, elle sait qu'elle y mourra.

Et les rebelles ?
Donner des coups pour régler les problèmes et en prendre pour les éviter aux autres, ça a toujours été la marque de fabrique d’Ayn. C’est une femme corriace à la peau dure, forgée dans la violence et qui à l’inertie en horreur. A l’image de la locomotive qu’elle fait chanter dans son travail, le monde doit avancer pour espérer traverser la tempête. Pour elle, la Rebellion et plus particulièrement la Cause, c’est une locomotive en piteux état. C’est un ensemble de rouages rouillés et de vérins tremblants qui peinent à fonctionner de concert. Elle pense que sa nature morcelée était un problème et voit d’un bon œil la réunification sous la bannière Desmarais. Si on lui demande, c’est probablement sous cette bannière qu’elle se positionne bien que son code moral l’empêche d’abandonner les Fantômes à la mort, au fond des souterrains.


Plus jeune, c’était une parasite fanatisée de la Main de Judas. Elle croyait fermement au projet d'extinction vendu par l’homme qui l’avait recrutée, mais les choses ont changé. En échappant à l’emprise du sang, elle a pu apprendre à porter un regard nouveau sur la situation, un regard plus partial. Elle considère toujours la violence comme une option mais qu’elle évite à titre personnel, par peur de retomber dans ses travers. Le recours au sang, lui ? Comme une option pour ceux qui n’ont plus rien à offrir à la Cause.


Autrefois simple trafiquante avide de reconnaissance, Ayn est maintenant une figure importante de la rébellion qui cherche à faire le bien et qui connais bien cet univers. Elle est la Chouette, une agente fiable, honnête et loyale. Depuis plusieurs années, c’est elle qui gère tout ce qui touche de près ou de loin au trafic ferroviaire. Qu’il s’agisse de transport de réfugiés, de matériel ou simplement transmettre des messages dans les autres cités, Ayn et son groupe sont là, tournés vers l'extérieur du domaine. Elle peut faire s’arrêter le train pendant quelques minutes sous la tempête pour qu’il soit vidé de ses cargaisons ou simplement l’empêcher de partir pendant de longues heures quand son contenu risquerait de desservir la Cause. C’est aussi elle qui garde un œil sur la gare et ses environs, veillant à ce que l’endroit reste le plus calme possible.

Si la situation continue de se dégrader, elle accepterait certainement d'offrir un peu plus de sa personne pour régler les problèmes dans le sang. Ce serait néanmoins à contrecœur  qu'elle sacrifierait sa nouvelle vie et ses nouveaux rêves, mais qui sait de quoi sera fait le futur ?



Quel est votre but à Roncepourpre ?
Ayn veut que le monde soit meilleur. Que chacun puisse gouter aux plaisirs que s'accaparent les puissants, que tout le monde puisse vivre heureux, loin du froid et que les barrières qui endiguent le renouveau de l'humanité tombent. Elle veut aider le plus de monde possible. Elle à conscience que c'est un rêve un peu candide, bête et bien trop simpliste. Mais Ayn est fière de sa vision de femme non éduquée, qui lui permet probablement de mieux comprendre la réalité du monde que les érudits attachés aux écrits insipides d'un temps qui n'est plus.

Scénario : LA CONTREBANDIERE DE LA GARE – ★★☆


Avachie le long de la plaque de taule grossière qui forme la porte usée d’un des wagons de queue, un genou contre la poitrine, l’autre étendu sur le plancher gras de la voiture, Ayn s’endort doucement. Epuisée par sa sortie dans le blizzard et engourdie par le froid, elle laisse les secousses brutales du chemin de fer la bercer, comme une enfant dans les bras de sa mère. Car c’est ce qu’elle est, une mère d’acier qui hurle et combat l’hiver pour sa progéniture trop frêle pour se jeter dans le frimas. Malgré les secousses et ses caprices, elle est pour Ayn, une figure rassurante qui l’aide à se détendre. Les cris du métal sont comme une berceuse dont seuls ceux qui arpentent les steppes gelées peuvent en comprendre les paroles.

Comme à chaque voyage, Ayn s’endort paisiblement, recouverte par une sobre couverture de laine posée négligemment sur ses larges épaules. Ses soupirs s’allongent, sa tête bascule en avant. Exsangue et rassurée, sa tête se vide laissant la place à un monde onirique. Pour elle, les voyages loin de la ville sont les seuls instants où ses pensées peuvent s’adonner à un tel passe-temps, à explorer rêves et cauchemars sans risque. Le long des rails, aucune goutte d’alcool ne vient lui embrumer l’esprit. Après tout, ici, elle n’en à pas besoin. Le vide infini des landes glacées est bien loin des affres que brandit ce qui reste d’Humanité. Ici, pas de politique ou d’arrestation, simplement une bouffée d’air frais loin de la fange urbaine. Ici, c’est elle et son expertise qui dirigent le monde. Tout y est plus simple, comme ordonné selon les bons vouloirs d’un bijou de mécanique antique. Cet ultime poumon d’un monde gelé décide de lui-même si ce dernier doit suffoquer ou non, et ça, Ayn trouve ça rassurant.

Pendant les quelques heures qu’elle s’accorde pour retrouver des forces, Ayn oublie les quelques voyageurs dissimulés à quelques pas de sa couche de fortune. A l’instar des vampires, cette nuit lui appartient.

Cette nuit-là, son esprit ne s’abandonne pas aux cauchemars et aux souvenirs douloureux, du moins, pas tout de suite. Aucune réminiscence  de ses quatorze années de coups violents portés par un géniteur aviné ne viendra la tirer de sa torpeur, ni même le visage maquillé de larmes et d’équimoses de sa génitrice qui n’y a jamais rien fait. Non, elle vagabonde d’histoires inventées en anecdotes sans importance, dans une douceur et un calme inhabituel. C’est comme si elle devait attendre d’être aussi loin de l’Eglise pour que quelqu’un daigne chasser ses démons. Entre deux soupirs, elle s’abandonne à un souvenir aussi bruyant que rassurant.

D’aussi loin qu’elle se souvienne, les cris et les hurlements ont toujours été son langage de naissance. D’abord avec son père, un animal sauvage qui aboyait et mordait sans arrêt, harnaché à ses dépendances diverses. Puis avec sa mère, une pauvre bougresse qui ne savait que pleurer sans jamais rendre les coups, ni même espérer une meilleure vie. Son petit frère, réveillé à chaque aurore par des terreurs nocturnes. Alors, par mimétisme, elle aussi à toujours été bruyante et ce rêve qui imite un souvenir important n’est pas exempt de ce vocabulaire qui irrite les oreilles des non initiés.

A cette époque-là, Ayn avait seize ans. C’était une petite frappe comme il en existe beaucoup dans le bourbier et ses souterrains, plus marquée par le coups qu’elle donnait que ceux qu’elle recevait, autant vectrice de chaos que d’ordre. Ce matin-là, elle rentrait le pas lourd chez un homme plus âgé, un sac de toile sur le dos, noircie par la crasse d’un atelier chez lequel elle travaillait parfois. Sans aucune finesse ni considération pour le sommeil des autres, elle balance son sac sur la table, faisant trembler les écuelles de bois et la vaisselle d’étain de la veille. Profitant des quelques secondes avant l'esclandre quotidienne, l’adolescente glissait de la poudre de tilfeine dans un tube de papier, sous les grognements désapprobateurs du propriétaire de la masure.

“Allez le vieux, on se lève, t’a promis de m’apprendre des trucs aujourd’hui” dit-elle d’une voix forte.

Après quelques jurons étouffés dans sa couche, l’homme se lève. Il est grand, large, et sa gueule est comme un manuscrit qui témoigne d’une vie pénible et pas toujours honnête. Il se frotte la barbe noircie par le charbon, jaunie par la tilfeine et blanchie par le temps en râlant une nouvelle fois.

“Ta gueule gamine, tu vois pas que j’étais en train de pioncer ? Et crache ce que t’as dans la gueule, c’est pas à toi” dit-il d’une voix enrouée avant de se racler la gorge.

Le rire gras et moqueur, Ayn se contente de recracher sa fumée, faisant fit des mises en garde de l’homme qui l’avait prise sous son aile. Un sourire sur le visage, elle se retourne vers la cuisine usée, plus souvent utilisée que nettoyée pour préparer quelque chose de chaud. Rien de bon n’est jamais sorti de cette cuisine et cette journée n’allait pas échapper à la règle. Au bout de quelques minutes, ses mains abîmées par la nuit agitée déposent sans douceur la bouillie qui fait office de petit déjeuner. Un silence gênant s’installe, suivi d’une grimace de dégoût du patriarche. La nourriture d’Ayn n’est pas bonne, c’est une réalité inaltérable du monde.

“Tsss… tes mains, avec qui tu t’es battue cette nuit ?” dit-il en enfournant la bouille aux tons ocre dans sa bouche asséchée par le sommeil.

L’air suffisant, elle hausse les épaules, ignorant les grognements du bonhomme.

“Je sais pas, tu tiens une liste de toutes les personnes que t’as tabassé peut être ? Je suis curieuse de voir la gueule de la secrétaire, aveugle et incapable de voir le jour, c’est le minimum pour te supporter non ? Et puis comme ça elle pourrait tenir compte de tout ce que tu me dois, genre m’apprendre à me battre à l’épée par exemple. ”


L’homme d’âge mûr ne répond pas, il se contente de finir diligemment l’infâme bouillie que sa fille adoptive lui à préparée, comme d’habitude. La nourriture est rare, donc il est impensable de la jeter. Cet homme, c’est Pierre et il est sans conteste l’adulte le plus important de la vie de Ayn. Un homme bourru au passé trouble et aux allures de behemoth qui laisse la vie le rosser sans gémir ou courber l’échine. C’est un de ces humains au code d’honneur étriqué qui le pousse à faire le bien et vivre dans la misère. C’est un bonhomme aussi grand que silencieux et aussi large que patient.
Alors qu’il fini de macher sa dernière bouchée, il se tourne vers la jeune femme au teint ambré, comme prêt à se confronter à l’une de ses nombreuses raillerie quotidienne.


“Qu’est ce que ce que tu veux foutre avec une épée? Ça coupe, tu risquerais de te blesser…” dit-il en posant son écuelle dans un seau déjà rempli de vaisselle souillée.

L’adolescente claque de la langue, visiblement vexée de cette question rhétorique.

“Je sais pas ? Remettre de l’ordre dans les souterrains, organiser la résistance, tuer quelques gardes et qui sait, mettre la misère aux fines lames de la cour.”

Pour la première fois depuis qu’il s’est reveillé, le regard fatigué de l’homme se plante dans les iris de la jeune femme. Il semble considérer la question quelques instants, avant de soupirer, désespéré.

“Bah oui tiens. Un scorvil avec une cervelle d’ouaille dans la nature avec une épée. C’est probablement la solution à tous nos problèmes, dommage qu’on y ait pas pensé avant. Tu devrais présenter la solution à la cour, ils te nommeraient sur-intendante des idées à la con sur le champ. Ce te ferait un travail honnête pour une fois.”

Comme chaque jour depuis leur rencontre à ses quatorze ans, Ayn, blessée dans sa fierté après une courte joute verbale, se vautre en insultes auprès de l’homme à qui elle doit tout. Des habitudes sexuelles de sa mère à la taille de son membre, tout y passe. En plus d’être bruyante, elle à toujours été difficile à épuiser. Pierre lui, sourit face à cette nouvelle victoire contre cette enfant difficile. Pour lui, chacune de ces insultes sonne comme la preuve que cette adolescente n’est pas encore adulte et qu’elle est encore trop jeune pour plonger dans son monde.Celui du crime et du trafic, de la violence et et de la rébellion auquel il à renoncé bien avant qu’elle ne vienne au monde.

Malheureusement, son monde, Ayn en rêve aussi. Il est un subtil mélange de souvenirs exaltants et de cauchemars douloureux que son addiction à la boisson tente de réfréner. C’est la résultante d’une succession de mauvaises décisions l’ayant fait plonger dans les milieux criminels de la basse ville, à ses dix-huit ans. C’est une réalité de brutalité constante, drapée dans le vice, maquillée de vertue. Ce monde, c’est celui des agents du chaos qui se disent loyal à l’ordre, c’est celui des parasites qui se disent membres de la Cause. Cependant, cette nuit elle ne rêve pas de l’adrénaline de cette vie passée. Elle ne rêve pas de l’escalade progressive de la violence ou du passage des poings aux lames. Elle ne rêve pas non plus des amis qu’elle n’a pas pu sauver ou des ennemis qu’elle à du fuir. Cette nuit, le groupe de Faust et sa vie de criminelle masquée n’est qu’un souvenir trop lointain pour prendre forme. “Tant mieux” se dirait-elle.
Néanmoins, au creux de la nuit, le visage d’Ayn se crispe. Des gouttes de sueur perlent le long de sa peau noircie par l’huile et le charbon. Sa respiration s’accélère alors que sa nuit s'apprête à prendre fin. A force d’errer, son esprit abimé tombe une nouvelle fois sur la source d’une de ses tourmentes : le sang.

Jeune, Ayn avait toujours abhorré les vampires pour de bonnes ou de mauvaises raisons. Elle les voyait comme la source de tous ses maux. Ils étaient les antagonistes évidents de son histoire compliquée, les prédateurs de sa vision manichéenne du monde. Pourtant, l’abandon progressif de sa morale durant les premières années  de sa vie d’adulte lui ont fait leur ressembler plus que de raison. Puissance, vitesse et orgueil, rien n’était inaccessible avec leur sang dans ses veines. Au cœur d’un monde de trafiquants, la tentation était trop grande et la dépendance, trop difficile à lever.

Le souvenir qui lui revient à cet instant, c’est celui de son long et pénible sevrage. Celui de l’horrible sensation de manque gravée dans ses veines. De l’infâme brûlure naissant dans sa gorge après des jours à hurler et vomir, encore et encore. De la sensation de chaud et de froid qui se succédaient sans discontinuer sur son échine et des hallucinations cruelles qui les accompagnaient. A simplement vingt-deux ans, elle qui venait de perdre toute sa vie dans une expédition punitive de la garde, ne pouvait penser à plus rien d’autre qu’au sang de ses ennemis. Pas de deuil ni de prière pour ces bandits pourfendus par les lames expertes de l’armée, simplement des larmes de douleur épidermique et les suppliques constantes d’y mettre fin. Comme lorsqu’il l’avait trouvée seule, battue et désoeuvrée huit ans plus tôt, retrouvée gisant dans la neige, Pierre l’avait recueillie. Et maintenant il s’occupait du poison qui rongeait le corps de sa fille. Lui qui l’avait tant prévenu et mise en garde, lui qui lui avait promis de ne plus se mêler de son futur après une dernière dispute douloureuse, il était là, à s’occuper d’elle comme au premier jour.

La sueur se mêlant aux larmes, Ayn se réveille d’un coup, les mains tremblantes et ouvre l’oeil comme si elle n’avait jamais vraiment dormi. D’un rapide coup de manche, elle essuie les traces de ce souvenir pénible et mélancolique sur son visage, rongée par la honte. Elle reste immobile quelques instants, tétanisée par le froid et les songes. Elle tente de remonter le fil de ses rêves qu’elle oubliera dans les prochaines minutes et sourit doucement sous son écharpe, parcourue par un profond sentiment de reconnaissance. “Le vieux” comme elle l’appelle, elle lui doit tout. Il lui à sauvé la vie bien trop de fois pour que ça fasse du sens même si elle ne lui avouera jamais. Alors qu’elle se relève, accompagnée par le craquement inquiétant de ses os, Ayn est heureuse. Heureuse que ce vieil homme lui ait tant appris, heureuse d’avoir eu une nouvelle chance. Heureuse de savoir qu’elle peut venir lui chercher des noises à chaque fois qu’elle rentre de voyage.

Après s’être étirée, Ayn attrape une lourde barre à mine qui roulait ça et là à ses pieds depuis le début de sa sieste il y à quelques heures. Le visage masqué par d’épaisses couches de laine, elle s’avance calmement vers un passage dérobé du wagon dissimulé derrière des centaines de kilos de matériel. Elle cogne sur une planche creuse par trois fois, puis par deux, puis une.

“Les bielles commencent à grincer messieurs dames, ça veut dire qu’on arrive à votre destination. J’espère que le voyage n’a pas été trop pénible. Si vous avez trop froid, j’ai quelques couvertures qui trainent.” dit-elle d’un ton se voulant rassurant.

Depuis quatre ans, Ayn lutte sans relâche contre sa nature profonde. Celle marquée par la violence et la soif de reconnaissance. Elle se contente de perpétrer ses idéaux d’enfants en se dérobant à la brutalité de la ville, en aidant ressources comme réfugiés à traverser illégalement les steppes glaciales qui constituent le quotidien de la jeune femme. Pour beaucoup, Ayn est une travailleuse acharnée, bruyante et alcoolique. Mais pour d’autres, elle est une figure discrète et professionnelle qui guide les périples au cœur de l’hiver sans rien demander en retour. Elle est la Chouette, la femme aux cheveux de cendres qui aide humains comme vampires, riches comme miséreux à aspirer à une vie meilleure.


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Hello Ayn! Bravo pour cette fiche c'était super agréable de voir comment tu as intégré ton personnage au lore dans l'ensemble, elle est ancrée dans le contexte et ça c'est génial. Aussi son role est vraiment adéquat / pratique pour que tu puisses jouer avec de la souplesse. La plume est agréable à lire c'était ni trop pas assez ! J'ai hâte de voir ce que tu en feras en jeu :)