Manuel du joueur

Bienvenue sur Roncepourpre ! Que tu sois de passage ou bien perdu, voici quelques liens pour t'aider à retrouver ton chemin.
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Anno Domini MMMCCCIV.

Le monde est figé dans une longue ère glaciaire. Gagnants de la Grande Guerre, les vampires ont instauré leur propre régime : le Caliçat. Piégée par le froid et l'impôt de sang, l'humanité s'est résignée à son sort. Ou presque. Au cœur du domaine de Roncepourpre, la Rébellion est déterminée à lutter pour la liberté. 

Plongez dans un univers où pouvoir et trahison se mêlent au sang et au gel, où vos choix détermineront le destin de ce monde déchu.

  • Avril 2024
    L'heure est au recensement ! Il se clôturera le 30 Avril.
  • Mars 2024
    Les premières news de l'année vous attendent ici pour parler nouveautés et modifications !
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    Pour une fin d'année en douceur et en bonne humeur, le marquis Lachombe vous invite à son non-anniversaire ! Retrouvez votre invitation par ici ~
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    On fait le point depuis la réouverture par ici ! Quelques nouvelles, annonces et nouveautés.
  • Septembre 2023
    Après un peu plus d'un mois de fermeture, Roncepourpre réouvre ses portes avec un nouveau visage et un enrichissement de son lore ! Découvrez ce qui a changé en lisant l'annonce de réouverture.

La noblesse et l'aristocratie sont temporairement indisponibles ! N'hésitez pas à vous tourner vers nos prédéfinis et scénarios qui sont attendus mais également vers le bottin des métiers pour les postes manquants ~  
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[Terminé] A coeur ouvert [Roman Desmarais]

Bauduin Petit
Bauduin Petit
Humain
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Feuille de personnage
Âge: 45 ans
Métier: Chasseur / recruteur rebelles
Lieu d'origine: France - Le Bourbier
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Le feu s’éteint dans la cheminée alors que le chasseur somnole. Lorsqu’il se réveille, il a cette mauvaise surprise. Il claque de la langue, vaguement ennuyé.  Bauduin s’extirpe aussitôt de sa cabane et sort à l’extérieur. Ses mires perçantes observent la réserve de bois. Il n’en possède plus pour nourrir l’âtre. Il va devoir en couper s’il ne tient pas à lentement mourir de froid. Il se masse le cuir chevelu. Contemple un instant les bois et la voûte céleste.

Après un temps d’inertie, le chasseur entre à l’intérieur de sa demeure. Il s’arme de sa hache, attrape un traîneau et se rend à l’orée de la forêt giboyeuse, vêtue de fourrures et d’étoffes épaisses. En marchant, il exhale des dragons de fumée, à cause de la fraicheur du crépuscule. Le rebelle n’aime pas y aller si tardivement.  Mais, il n’a guère le choix. Après quelques enjambées, il repère un orme d’âge moyen.

Il frappe à grand coup de hache l’arbre. Après moult effort, il s’écrase contre le sol. Rapidement Bauduin le débite en plusieurs petites bûches. Un instant, il s’arrête.  Passe son bras sur son front, essuyant la moiteur de la besogne. Il observe les environs à l’affût d’une potentielle attaque de bête. Pas le moindre hurlement. Cela l’arrange. Rapidement, il met le fruit de son labeur sur le traineau. Il les harnache avant de prendre la route contraire.

Ses pas s’enfoncent dans la neige. Bien qu’il soit difficile d’avancer, il tire le traineau, de toute ces forces. Il finit par parvenir à destination, en sueur. Il entrepose les bûches, derrières sa cabane. Les recouvrent d’une bâche pour les préserver de l’humidité.

Le travail fini, il prend un peu de bois pour le mettre dans la cheminée. Rallume l’âtre. Fait chauffer une bouilloire. Il remplit une grande cuve en bois, d’eau chaude et froide. Il se dévêtit. S’unit à l’onde tiède, en poussant un soupir. Il se sent détendu.

Il se frotte vigoureusement. S’habille. Alors qu’il vient à peine de se vêtir, on frappe contre le battant de bois. Il se dirige vers la porte, les cheveux encore humides, et l’ouvre. Roman. Il ne peut plus l’éviter.

— Je savais qu’un jour, ce moment arriverait.  

Silence. Il ouvre grand la porte.

— Entre.  

Alors que l’enfant de la nuit pénètre les lieux, Bauduin prépare pour son invité du vin chaud, avec du miel et des épices. Il remplit ensuite deux gobelets de ce breuvage. Il lui tend avant de lui présenter une chaise, devant la cheminée.

— Nous avons beaucoup de choses à nous dire. Installe-toi.

Le rebelle s’assoit en face du vampire. Il boit une gorgée de vin chaud. Le dépose sur la table. Croise ses bras l’un sur l’autre. Il observe le vampire longuement.

— Tu as sûrement due te dire que je t’ai lâchement abandonné, durant ces temps durs.

Il hoche négativement de la tête avant de darder ses mires smaragdines sur Roman.  

— J’avais besoin de m’éloigner, après tout ça. La tournure qu’on pris les évènements m’a dérangé.  

Lui si peu bavard, fait acte de franchise. Il a suffisamment évité cette discussion. Pour le bien de leur lien, il doit cesser de torturer mentalement Roman.  Le vampire a le droit à des explications. Ses fuites perpétuelles, à défaut de le surprendre, durent peser sur le cœur, de l’enfant de la nuit.
Roman Desmarais
Roman Desmarais
Vampire
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Feuille de personnage
Âge: 324 ans ( † 33 ans )
Métier: Chef de faction de la Cause
Lieu d'origine: Slovaquie - Domaine de Gabčíkovo
Lien de marque: Sevan Lazarev & Aurion (scénario libre)
Lien de sang: Lysandre Malfeste (PNJ) | Créateur ▬ Othello Whitefellow | Progéniture
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à coeur ouvert
just breathe through me, we'll keep the fires alight
L'obscurité grignotait peu à peu le plafond nervé d'arches et de poutres. Tapissée de toiles et de poussière, l'église abandonnée ne semblait jamais se débarrasser de son manteau d'ombres. Muette entre les tombes décrépites, isolée par les rumeurs funestes qui couraient sur ses vitraux fanés ; elle vivait secrètement plus fort ces dernières semaines que depuis ces dix dernières années. Dans le grenier, des larparfangs avaient fait leur nid, sous les bancs vermoulus couraient des cornulis et dans la sacristie dormaient deux vampires. Délicieux blasphème, ironique sacrilège. Il n'en restait qu'un pour l'heure, l'autre s'était abandonné à la contemplation de la voûte vétuste. Les mains religieusement croisées sur le ventre, Roman attendait que meurent les dernières heures du jour dans un silence hiératique.

Il inspirait longuement, profondément. Le bois n'exsudait plus que des remugles d'humus. La cire et l'encens n'embaumaient plus la nef depuis longtemps, pourtant Roman croyait pouvoir encore en deviner les relents. La mémoire du lieu ravivait la sienne et trompait ses sens, le ramenait à ces offices qu'il n'avait jamais pleinement appréciés. Le passé ne l'avait jamais tant hanté depuis que le présent se troublait. Le Slovaque n'avait jamais été mélancolique ni même nostalgique ; c'étaient les fondations de sa seule existence qui branlaient à chaque pas fait loin de l'ombre de son créateur. Parfois il se sentait nouveau-né, forcé d'apprendre à marcher seul. Parfois il avançait à tâton, cherchant encore à se raccrocher à l'espoir de le voir reparaître au coin d'une rue. Son absence creusait un peu plus chaque nuit le trou dans sa poitrine, son silence le remplissait d'amertume. Ces tourments vampiriques l'attiraient loin des préoccupations humaines dont il s'était fait fer de lance, solitude incurable même par toute la mortalité qui pourtant l'entourait. Céleste l'avait-il déjà un jour ressenti ? Othello subissait-il la même morsure ? Les prédications du médecin hantaient ses douleurs. Ce gamin se porte bien mieux sans toi. Une rage humide aveuglait ses yeux fauves, confondait le regard de l'américain en un unique œil rouge. Mieux sans toi. C'est aussi ce que tu t'es dit ?

Roman se redressait dans un craquement de vieux chêne, l'or s'asséchant au reste d'une croix suspendue près du chœur. Des bras pour le pousser, le porter, il en avait et ils n'avaient rien de mystique. Mais forts, réconfortants. C'était au travers de ces cœurs palpitant toute leur mortalité qu'il faisait résonner le sien. Cette nuit, il décidait de faire un pas de plus dans le difficile cheminement qui l'éloignait du vampire qu'il avait été pendant trois cent ans, jusqu'à il y a encore quelques semaines. Il récupérait la cape où reposait sa tête, la jetait sur ses épaules avant de remonter la nef. Le soleil s'était enfin couché, il embrassait la nuit et laissait derrière lui une progéniture endormie.

Ses pas ne lui avaient jamais semblé si lourds ni l'air si froid. La neige grinçait sous ses bottes. Guidé par une odeur de feu de bois, il trouvait rapidement les traces d'un traîneau dans la poudre fraîche, une souche suintante encore de coups de hache acharnés. Ainsi Roman remontait la piste du chasseur, accueilli par les fenêtres illuminées de la cabane. Une chaleur familière et apaisante qui ne réchauffait pourtant pas le visage sélénique du vampire, craignant un instant de trouver porte close. Puisqu'il n'y avait qu'une seule manière de le savoir, il cessa de rôder dans les ramures pour frapper à la porte.

« Bonsoir, Bauduin. » Aucune surprise sur les traits bourrus du mortel qui lui ouvrait. Du fatalisme peut-être dans les yeux céladon qui le jugeaient en silence. Pour l'un comme pour l'autre, le moment était effectivement venu. Quand il lui ouvrait plus largement la porte, sa propre expression s'allégeait en même temps du poids du doute. D'un bref hochement de tête, Roman passait devant lui. Il retrouvait dans la chaleur émolliente du foyer le même réconfort que dans la maison du cirier. Le bois, le feu, le savon et quelque part encore, la viande séchée. Il dérobait à chaque humain visité une part de leur vie pour alimenter la sienne, remuait les cendres de sa propre vie à la faveur de leur flamme. Invité, le slave s'asseyait face à la cheminée où il se débarrassait de sa cape et de ses gants. Chaque geste, chaque odeur le détendait un peu plus et finalement, il acceptait la boisson avec un sourire. « Merci. Je crois bien oui. » Rauque mais calme, il préférait réchauffer ses mains sur le gobelet fumant. Penché vers les flammes, les avant-bras sur les cuisses, il devinait le regard de Bauduin sur lui. « En fait … je doutais même que tu m'ouvres. » Son sourire se tordait légèrement, contrit. Un amusement qui dissimulait son affliction quand enfin le vampire tournait ses yeux flaves vers Bauduin. Abandonné. Sûrement, oui.

Cette réunion intime n'était pas à l'image de ce que leur relation avait été pendant près d'une année. Peut-être hasardeuse au début, Roman était bien loin de rassembler les mêmes qualités de Lysandre aux yeux d'un humain aussi calme que Bauduin. Calme … ou tanné par l'âge et l'expérience. Il irradiait du chasseur une aura reposante, imposait le respect non seulement par sa carrure mais le pli sage de ses yeux sylvins. Un silence observateur, des paroles réfléchies, des actes braves. Et un lever de coude aussi leste que le sien. Dans un autre monde, une autre vie, peut-être était-il l'humain qu'il aurait voulu être, le père dont il se souvenait vaguement. Son absence, il l'avait mise sur le compte du bouleversement qu'avait engendré la destruction du camp. Son silence, sur le deuil de ceux qu'ils avaient dû enterrer. Le temps lui avait finalement fait comprendre que Bauduin l'évitait. Son regard soutenait le sien, cherchait ce qu'il ne lui avait pas encore dit.

Si le Bourbier commençait maintenant à savoir à travers les avis de recherches qu'il était responsable de la disparition d'Aldric, peu de monde savait cependant que la chute du camp était de sa faute. Peu de monde, pour ne pas dire une poignée de gens. « Je vais pas dire que je t'en voudrais pas si tu me tournais le dos … tu me connais. » Il baissait la tête, croisait le reflet de ses yeux rougis par le vin. « Mais je sais que j'ai enchaîné les conneries depuis les joutes … J'ai fait des choses que je regrette, d'autres moins. On peut pas dire que je sois fier de ce qu'on a fait depuis qu'on est arrivé. » Qu'avaient-ils seulement accompli sinon peut-être empiré ? L'échec le rendait amer et il refusait de porter seul le poids de ces tribulations. Lysandre avait ses torts et il les fuyait comme il le fuyait lui ; il souffrait suffisamment de ce silence pour ne pas le voir se répéter à tous les échelons de sa vie. « Cela dit … Je préfère la franchise à la fuite. Tu étais là avant nous, ton avis comptait pour Lys … » L'imparfait lui écorchait les lèvres, le nom lui arrachait la langue. « ... et il compte aussi pour moi. Parle-moi franchement. » Il se redressait, le dos droit sur sa chaise. « Qu'est-ce qui t'as déçu ? Qu'est-ce que tu attendais de plus ? » Le vin réchauffait maintenant son palais, les épices apprêtaient ses sens. Il ne pourrait rien reconstruire sur des rancœurs et des doutes.
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Bauduin Petit
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Le timbre posé de l’enfant de la nuit cherche à estomper l’affliction qui affleure dans son être. Il dissimule derrière son écrin, le chagrin lancinant. Pourtant, ce flot tranquille ne suborne pas Bauduin, dont les mires smaragdines l’examinent. Il discerne derrière les mots dits, ses affres accablants. L’ombre de la peine, le voile de la crainte contenue, embrumant les mires fauves de l’enfant de la nuit, confirment ce que le chasseur pressentait : son écartement affecta le slovaque.  Vague silence, écho à sa propre résipiscence.

Le rebelle se sent navré. Cruellement désolé. Dans sa quête de réflexion, dans son souhait d’isolement, poussé par son acrimonie, il abandonna ses proches, dans leur propre tourmente. Il se fustige. Il se cogne intérieurement d’avoir, par son égoïsme, dédaigné les sentiments de Roman. En lui affleure les remords. Il lui doit des excuses…

Après un instant étouffant, sa tête oscille de droite à gauche. Mouvement ensuivi d’un grognement, sourd.

— Je ne peux décemment pas t’offrir une porte close. M’être écarté de toi, alors que tu avais le plus besoin d’appui de tes semblables, t’a suffisamment blessé.

Court silence, où l’émeraude se confronta à l’or. Duel de regard, où les non-dits de l’un ont blessé l’autre. Le temps des confessions vient enfin.

— Tôt ou tard, je serai venu à toi, mais le mal aurait été déjà fait. Pour la douleur que je t’ai infligée, je te fais mes plus plates excuses.

La face du chasseur, si souvent impavide, arbore toute sa contrition. Son regard, reflète ses propres remords. Bauduin n’éprouve aucune fierté et son timbre le confirme. Il jure, à dater de ce moment, de toujours faire don de transparence.

— Tu as tout à fait le droit de rejeter mon pardon.  

Si le slovaque ne lui offre pas sa clémence, le chasseur le concevrait. Il ne l’obligera pas à donner pénitence. Point de tension dans son corps. Sensation de lourdeur. Afin d’occulter ses affres naissantes, son épaisse main attrape le gobelet. Il le porte à sa bouche. Il boit quelques gorgées avant de déposer le godet sur la table, d’un geste sec.

— A la place de m’échapper, j’aurai due t’en faire part, dès le moment même où mon acrimonie affleura en moi. Cela aurait été, plus décent. Tu n’aurais pas eu à souffrir par mon abandon, et l’incompréhension que cela a engendré.

Il doit lui transmettre, ses explications. L’homme cherche ses mots. Soupèse chaque parole. Il ne tient pas à heurter davantage la sensibilité du slovaque. Il le considère comme un complice. Lorsque Bauduin les trouve, il croise ses bras, l’un sur l’autre, sur son buste.

— Je reconnais que l’enlèvement d’Aldric était une habile manœuvre. Détenir le frère d’Alastair entre nos mains nous permettait de l’obliger à nous écouter. De le conduire sur la voie que nous souhaitons.  

Non de la tête. Silence qui en dit long.

— Ce sont les agissements qui vinrent après qui me contrarièrent. Mais, je n’ai pas à porter un jugement sur toi. J’aurai dû me tenir présent et te faire don mes conseils. T’offrir mon appui. Et ce ne fut pas le cas alors je n’ai pas à te jeter la pierre.

Alors qu’il s’apprête à poursuivre, son ventre gronde bruyamment, provoquant le rire de Bauduin. L’éclat de son amusement détend l’atmosphère.

— Laisse-moi un instant.  

L’insurgé nettoie sa gamelle. La rince et la remplit d’eau. Il rajoute fèves, plantes aromatiques, sel et poivre. Alors que ça cuit, il coupe un gros morceau de viande séchée, qu’il dépose dans une écuelle. Il porte son attention sur Desmarais. Il s’approche de l’enfant de la nuit. Sa paume se pose tout à coup sur l’épaule droite du vampire.

— Je ne t’abandonnerai plus.. Je ne te laisserai plus seul dans la tourmente. Je t'offrirai écoute, conseil et appui.

Promesse soufflée d’une voix grondante. Bauduin tient à lui offrir son soutien et le fait savoir. Homme d’honneur, il tiendra parole.

— A l'avenir, si tu as besoin d'aide, je serai présent.

Soudain éclair de lucidité.

— As-tu mangé ?
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à coeur ouvert
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Les herbes et les épices chatouillaient à peine ses gencives, rappelant par leur parfum discret que des papilles subsistaient encore dans cette gueule noyée par le sang. Il en appréciait la chaleur dans son œsophage tandis que les saveurs peinaient à éveiller sa langue. Il la passait sur ses dents, son regard se voilait un instant quand la badiane attardait son amertume en fond de gorge. Un goût de souvenir, quelques décennies dépoussiérées en une petite gorgée. La chaleur de l'âtre se confondait à celle de ces flammes grignotant les débris d'une salle de réception dévastée. Dans la chaleur ondoyante, un mirage aux longs cheveux blonds tournait des yeux glacés dans sa direction, l'écho de quelques sanglots dans le crépitement du bois. Un frisson hérissa les cheveux sur sa nuque. Il ouvrait des lèvres ardentes, mais sa voix mourait dans l'effondrement d'une bûche carbonisée. Une volute de braises emportait son visage, dissipait les murs de Tirana. L'anis étoilé lui rappelait maintenant l'âpreté de son sang. Distraite pendant un instant par les arômes d'une vie humaine, sa mémoire olfactive revenait irrémédiablement à ce qui la stimulerait toujours plus intensément. La langue collée au palais était lourde du souvenir de son sang. Roman avalait une nouvelle gorgée sans pouvoir rincer sa soif. Abigor asséchait sa gorge.

Tout avait changé en à peine quelques semaines. Des amitiés les plus sûres aux alliances les plus anciennes, un seul évènement avait suffit à donner un coup de pied dans leurs certitudes, leur organisation. Roman soupirait, revenu entre les murs d'une cabane française. L'air était-il si différent au Bourbier pour que le monde refusait soudainement de tourner rond ? La voix du mortel près de lui le préservait du sentiment de solitude et d'accablement dont il se sentait soudainement potentielle victime. Devenait-il déjà trop vieux pour s'accommoder aux changements ? Il reniflait. S'il avait besoin d'appui, il ne se laisserait pas guider aveuglément. Dans un sourire aussi contrit qu'amusé, le Slovaque reportait ses yeux vifs sur le chasseur. « Évidemment que tu es pardonné. C'était difficile pour tout le monde … Tu devais prendre du recul, et je crois que ça me fait pas de mal non plus d'être mis au pied du mur. » Il grommelait. « De temps en temps. » S'il répugnait à songer à ses erreurs, certains ne se gardaient pas de les pointer du doigt quitte à appuyer sur des plaies encore fraîches. Sevan excellait dans ce domaine, avec toute l'acidité qu'il lui connaissait. Au moins, le sermon de Bauduin était à l'inverse de la force de sa poigne.

Et celui-ci restait vague ; que ce fut par pudeur ou par crainte, le rebelle saisissait malgré tout les contrariétés évoquées et il lui était peut-être aussi reconnaissant de ne pas chercher à insister, à le blâmer sur le moindre détail dont il était parfaitement conscient. « Je sais pas si l'enlèvement était habile … en tout cas, ça s'est pas passé comme je le souhaitais. Je pensais pouvoir en tirer quelque chose. Vraiment. J'ai jamais voulu que faire avancer la Cause. » Il haussait les épaules, frustré et peut-être fataliste. Peut-être était-il le seul à ne pas douter de ses intentions désormais. « Je suis désolé de t'avoir déçu. Mais ne t'en veux pas trop … Tu n'aurais rien pu empêcher. » Son sourire s'élargit, à la fois insolent et arrogant. Loin d'en être fier, il devait bien reconnaître qu'il n'en faisait toujours qu'à sa tête. « Je serais fou de refuser le soutien de qui que ce soit maintenant, surtout toi. » Il secouait doucement la tête, non sans une ombre de résignation. Aux yeux de nombre de villageois, Bauduin faisait office de modèle. Ou au moins jusqu'à ce que les vampires qu'il avait appelé à l'aide ne viennent ternir son image. L'estomac grondant de l'humain les interrompit, Roman rit alors avec lui. L'espace d'un instant, rien n'avait changé depuis ces débuts de soirée passés dans la grotte.

Le vampire s'enfonçait dans la chaise, étendait ses jambes devant le feu tandis que Bauduin s'affairait à cuisiner. Par sa seule existence, il créait autour de l'immortel un cocon rassurant, de l'odeur des aromates saupoudrés au claquement de la cuillère dans l'écuelle. De toute cette vie proche d'une campagne militaire perpétuelle, c'étaient dans ces routines simples et essentielles qu'il trouvait le repos. Alors Roman se détendait, gardait un sourire calme. « Ça m'avait manqué. » Son rire grave et son pas lourd. Le vin épicé descendu au rythme d'une partie de cartes. Il tournait légèrement la tête sur la main qui s'abattait chaleureusement sur son épaule. Sa paume réchauffée par le verre se posait sur la sienne. L'attrapait, la retenait. « J'ai confiance en toi. Ça me fait plaisir de te retrouver. » Affectueux et sincère, il serrait brièvement sa main avant de le relâcher pour finir son verre, le reposant ensuite sur la table. «  Pas encore mais ça va. J'ai de la réserve. » s'amusait-il en se frappant le ventre. C'était surtout la retenue qui freinait sa faim insatiable.

D'une main distraite, il se frottait encore l'abdomen. Son sourire devenait plus amer, la langue caressant la pointe de ses crocs alors qu'il songeait encore aux promesses de son ami. « Je regrette de ne pas être venu plus tôt. » Plus que de lui faire plaisir, il l'avait soulagé. Et à se sentir maintenant allégé du poids de son silence qu'il avait craint d'être irréversible, Roman supportait d'autant moins l'aigreur qui pesait sur son estomac. Lysandre lui creusait l'âme ; il était devenu un poids plus qu'une force et il réalisait peu à peu qu'il ne rêvait plus que de s'en débarrasser. « Si je dois retenir une chose, c'est que tu as plus d'honneur que mon propre créateur … » Acerbe, il crachait presque ces mots entre ses lèvres pincées. Bauduin était là, exacerbant le sentiment de trahison et d'abandon qui tourmentait ses nuits. Un étranger l'épaulait alors que son propre sang le fuyait. Lui revenait alors le souvenir de leur dernière altercation en même temps qu'une douleur fantôme derrière la tête. Il n'en avait jamais parlé qu'à Aurion, de cette nuit qui avait confirmé tous ses doutes, toutes ses peurs. Mais pourquoi devrait-il encore entretenir le moindre respect pour lui ?

« Il était pas d'accord avec l'enlèvement. Même pas avec le trafic de sang; en fait, il n'était d'accord avec rien. » Le nez froncé de dégoût, il détournait la tête vers le feu. Lysandre n'avait jamais eu de cesse de mettre des bâtons dans les roues depuis leur arrivée. « Je comprenais pas son immobilisme et ça m'a rendu fou. Tu parles d'un chef … Quand je lui ai dit que je tuerais les Roncepoupre pour libérer le Bourbier s'il le fallait, tu sais comment il a réagi ? » Ses yeux fauves rampèrent à lui, brillant de toute leur rage et leur incompréhension, à la recherche de réponses dans le vert de son regard. « Il les a défendus. » Le souvenir de sa main autour de sa gorge le glaçait d'une colère innommable. De l'impatience dans les jambes, le vampire se levait pour s'approcher de la cheminée. « Il m'a attrapé à la gorge. Et de toute ma vie, je ne l'ai jamais senti tant regretter de m'avoir transformé qu'à ce moment précis. » Les mains sur la chambranle, il noyait sa haine dans les flammes, la consumait dans la chaleur de leurs langues. « Je me rends compte que je ne connais rien de lui. » Pourquoi ces scrupules, pourquoi cette retenue. Pourquoi le Bourbier et pas ailleurs. La nausée le menaçait chaque fois qu'il songeait à la vie qu'il avait abandonné pour cet homme. D'autres fois il songeait à repartir, et son âme se fendillait un peu plus. Pour quoi ou qui était-il parti ? « Plus j'y pense, et plus je me dis qu'il est là-bas. Au manoir. » Les pièces s'imbriquaient avec une telle facilité que c'en était effrayant.

Roman se retournait, les mains croisées dans le dos. L'or tourmenté de ses yeux s'apaisait sur les larges épaules du mortel pour y délaisser une partie de son fardeau. « Je sais que tu y vas régulièrement. Si tu as vent de quelque chose, je veux être le premier informé. »
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Par égard, Bauduin n’écrase pas l’enfant de la nuit sous des reproches futiles. Il reste évasif, dans ses élucidations, par souhait de l’épargner. Son interlocuteur affronte, d’ores et déjà, des ténèbres insondables. Aux confins de son être, doutes et culpabilité désirent sourdre des cendres encore fraîches. De nouvelles remontrances aviveront les braises de ses tourments. Elles rallumeront dans son âme, des souffrances innommables. Elles créeront entre eux, un gouffre abyssal, une rupture que rien ne peut restaurer.

L’idée qu’un vide les sépare afflige le chasseur, dont les remords ravagent son cœur. Bien qu’il eût conscience que les mécontents embraseront Roman sous des mots furibonds, il s’est éloigné de lui. Pêché d’égotisme, l’insurgé n’éprouve nulle fierté. Lorsque tombe sur ses épaules, l’acceptation de son pardon, le soulagement le gagne.

— Tu es trop tendre avec moi. Et merci, mon ami. La lourdeur m’aurait gagné de te savoir perdu.

Le mortel pose sur le vampire, un regard d’une rare bienveillance. Il l’écoute s’épancher sur ses actions passées, sur ses réelles motivations : servir la cause. Pas un instant, le chasseur ne cherche à couper le fil de ses mots. Même lorsqu’il exprime effrontément que quoiqu’il dise, il n’aurait rien changé, la bouche de Bauduin, reste mutique. Rien ne sert de raviver les flammes de la rancœur, surtout pas maintenant, où ils se sont retrouvés.

Un grondement sourd s’échappe néanmoins de la gorge du trappeur avant qu’il ne conclût.

— Le mal est fait, nous ne pouvons revenir en arrière. Projetons-nous sur le présent et le futur. Notre tâche est de nous réunir, de consolider nos liens et réfléchir à nos prochains agissements.

Des mots empreints d’une ferme résolution. Le chasseur cesse de prendre du recul sur la situation. A nouveau, il revient parmi les siens, plus déterminé que jamais à les approcher de leur but. Intérieurement, l’insurgé remercie l’enfant de la nuit. Sans sa venue, il continuerait de prendre de la distance, sourd aux appels de ses confrères.

Ventre grondant dans le silence. Leur rire partagé ramène dans la mémoire du chasseur, de douces réminiscences. Des instants volés, de jeux et de boissons. Lorsque les liqueurs réchauffaient leur être, il était le temps des confidences. D’incalculable fois, Roman lui amena femme pour combler le vide de son cœur, au détriment de ses refus. S’il se sentait vaguement ennuyé, ces souvenirs d’une époque lointaine, ravivent en lui, de tendres sentiments.

— Ca m’a manqué aussi, Roman.

Dire qu’il aurait pu, tout briser. Qu’il aurait pu gâter les liens qui les unissaient par égoïsme. Profonde reconnaissance. Soulagement. Remerciement. Bauduin se sent plus serein dorénavant.

— Merci à toi et au courage dont tu as fait preuve, pour aller aux devants de tes craintes.

Contact bref de sa main sur la sienne. Lorsque le vampire relâche sa dextre, pour achever son verre, le trappeur retourne auprès de l’âtre crépitante. Il touille. Alors qu’il goûte une fève, pour s’assurer de leur cuisson, il observe le vampire, se frotter l’abdomen distraitement.

— J’aurais pu te proposer de m’accompagner. Je ne te forcerais pas la main, si tu n’y tiens pas.

Le trappeur, avec l’aide d’un chiffon, attrape l’anse de la marmite. Il la dépose sur un dessus de plat, préparé à cet effet. Il s’empare de son écuelle. La remplit et la place sur la table. Affamé, il commence à manger, à grandes goulées. A la mention de Lysandre, il manque de s’étouffer. Après avoir toussé bruyamment, son regard féroce se darde sur Roman.

— Je ne fais que rendre honneur aux âmes qui me sont inestimables.    

Par pudeur, le chasseur n’aime pas se mettre en avant. Chassant sa gêne, il porte sur Roman, une oreille attentive. Au fil de ses paroles, son visage se durcit. Ses poings se ferment. Son regard adamantin, où coule son déplaisir, se porte sur le vampire.

Face à tant de peine, de douleur, et d’acrimonie, chaque fibre de son être, se tend, face à l’orage qui gronde en lui. Puis accalmie. Roman n’a pas besoin de sa fureur. Il a besoin de soutien. D’un appui sur qui compter.

Il se lève. Approche de l’enfant de la nuit. Ses deux paumes se placent sur les épaules de Desmarais, dans un même geste.

— Paix, mon ami.

Cours silence.

— Si j’ai des nouvelles je t’en ferai part. Tu en seras le premier informé.

Il retient un grondement. Il cherche et soupèse ses prochains mots, afin de ne pas blesser la sensibilité de Roman.

— Quant aux Roncepourpre, s’ils meurent, d’autres aux idées plus folles encore, risqueront de prendre leur place. Mais, de leur vivant, le caliçat à très peu de chance de disparaître. Sauf si leur Seigneur se voit obligé d’abdiquer.  

Il oscille négativement de la tête tandis que ses mains quittent leur refuge. Ses orbes smaragdins observent les flammes dansantes.

— Nous parviendrons à nos desseins. Aie confiance.  

Grondement venant du fin fond de la gorge.

— Quant à Lysandre, je ne cautionne pas les actes déplacés qu’il eut envers toi. Bien que je le considère comme un ami, tout n’est pas pardonnable.  

Écho d'un silence puis susurre d'une promesse.

— Sache qu’à dater de ce moment, je ne te tournerais pas le dos. Sois rassuré. Je ne réitèrerais pas mon abandon.

Bauduin retourne à sa place. S’assoit. Vide d’un trait, le reste de son vin.

— Souhaites tu faire un pacte de sang pour solenniser ma promesse ?

Son regard bifurque sur le couteau de chasse, posé sur la table.

— Ou un peu de mon cruor en gage de ma sincérité ?

Court silence avant qu’il n’enchaîne rapidement.

— Si tu acceptes, nul jugement ne sera porté sur toi ou ta nature. Qui que tu sois, quoi que tu sois, tu restes pour moi, un ami inestimable. Un ami qui m’est cher et rien ne pourra briser cet état de fait.

Il laisse le choix à Roman d'accepter ou non. S'il rejette sa proposition, aucun reproche ne lui sera fait.
Roman Desmarais
Roman Desmarais
Vampire
Etranger
Cause

Feuille de personnage
Âge: 324 ans ( † 33 ans )
Métier: Chef de faction de la Cause
Lieu d'origine: Slovaquie - Domaine de Gabčíkovo
Lien de marque: Sevan Lazarev & Aurion (scénario libre)
Lien de sang: Lysandre Malfeste (PNJ) | Créateur ▬ Othello Whitefellow | Progéniture
[Terminé] A coeur ouvert [Roman Desmarais] 1dd794aef19912ea3e3a7a253466bd25
à coeur ouvert
just breathe through me, we'll keep the fires alight
LLe courage était peut-être l'une des rares choses dont le Slave ne manquait pas. Arrogant et téméraire, c'était plus aux devants des dangers que de ses craintes qu'il allait la plupart du temps. Mais du peu d'évènements qu'il pouvait réellement redouter, trop étaient déjà venus troubler sa vie en si peu de temps. Ils le poussaient dans des retranchements qu'il n'avait jamais compté atteindre. Lui le fils, lui le bras droit ; Roman avait besoin de la loyauté d'hommes comme Bauduin pour continuer à croire qu'il était plus que ça. Pourrait-il seulement encore se suffir de n'être qu'une bête belliqueuse ? Les mains sur ses épaules pesaient en même temps sur cette plaie par laquelle il se sentait déborder. Les paumes du chasseur retenaient encore pour l'heure l'ichor de cette colère qui s'aggravait à chaque jour passé dans un silence térébrant. Il devait se préparer au jour où une nouvelle viendrait percer cet abcès ; à la douleur et sa putrescence.

Paix. Il inspirait sa chaleur et son odeur, sa patience et sa confiance. Aussi proche des flammes, son pantalon lui brûlait presque les cuisses. La chaleur l'engourdissait doucement, ou bien était-ce aussi le calme du mortel qui retournait à la table. En d'autres occasions, il se serait agacé sinon énervé du pragmatisme qu'il lui servait, comme Aldric avant lui. Rien ne s'obtenait sans risque et Roman était bien moins frileux que son prédécesseur pour les prendre. Mais il acceptait la philosophie de son ami en qui il ne doutait désormais plus. « J'ai confiance. J'imagine que je manque seulement de patience. » soupirait-il en croisant les bras sur son torse. Il lui manquait bien plus que ça.

Son regard suivait le sien jusqu'au miroitement du couteau, le faisant sourire. Un pacte de sang. L'idée l'amusait tant elle ne le surprenait pas venant d'un ami aussi solennel que Bauduin. « Ton hospitalité et ton vin suffisent largement à montrer ta sincérité. » Il secouait la tête, touché par ses mots et ses intentions. Comme pour le caliçat, Roman se jouait des règles de ceux de son espèce et son ami le savait bien. Une étreinte vaudrait toujours plus qu'un peu de sang offert, ou s'en persuaderait-il jusqu'à sa mort. Sans vouer une aversion à sa propre nature, le Slovaque privilégiait l'humanité de ses rapports, surtout quand il n'avait aucune raison d'impressionner son interlocuteur. « Tu es un homme d'honneur. Tu as pris soin d'Ulysse malgré les risques et tu me pardonnes mes travers, ça serait plutôt à moi de te promettre que je ne te décevrais plus. » souriait-il sans pourtant le faire. Il savait ce dont il était capable et ne prenait que rarement le risque de promettre quoi que ce soit à ses amis, sinon une mort rapide et clémente.

Roman s'écartait de la cheminée et venait piocher une fève dans la gamelle du chasseur avec un léger sourire. Il retrouvait dans la complicité de leur échange, une individualité que la peine lui faisait parfois oublier. « Je compte bientôt tourner cette mauvaise page, avec ou sans Lysandre. » Avec ou sans Othello. Peut-être avait-il même déjà perdu trop de temps à attendre et espérer combler le creux qu'ils avaient laissé. A chaque heure expectative, il se sentait vieillir d'un siècle. « J'aurais besoin de toi bientôt, mais je t'en dirais plus quand tout sera ficelé. » Il ne pouvait plus foncer tête baissée désormais, c'était ce qu'ils attendaient de lui. Le rebelle récupérait sa cape et repassait ses gants. « En attendant, on doit rester vigilant … Ulysse et moi évitons le Bourbier tant que possible mais si tu veux nous contacter, passe par Aurion ou Sevan, ils savent où nous sommes. » Tant que possible, mais certainement pas tant qu'il le devrait. Par fierté, par orgueil, Roman ne se laissait pas chasser si facilement. Et pourtant, il restait rarement trop longtemps au même endroit.

Il pressait une main amicale sur son épaule, et l'attirait dans une accolade sincère et intime. « Fais attention à toi. C'est la seule chose que je veux t'entendre promettre. » Dans cette immortalité pavée de pertes, il avait le cœur plus léger qu'à son arrivée et le serrait contre lui avec une tendre affection.
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it howls inside
Embrace the darkness and I will help you see that you can be limitless and fearless if you follow me
Does it terrify you or do you feel alive ?
Bauduin Petit
Bauduin Petit
Humain
Citoyen
Cause

Feuille de personnage
Âge: 45 ans
Métier: Chasseur / recruteur rebelles
Lieu d'origine: France - Le Bourbier
Lien de marque:
Lien de sang:
Eclat d’une rage débordante. Fragment d’une âme estropiée. Dégoût et haine d’un acte immérité. Roman s’égare dans un éréthisme bilieux. Baudin ne peut le laisser se perdre dans sa fureur. Il rejette l’idée qu’elle n’éventre l’enfant de la nuit pour en extraire ses pulsions les plus primales.  Il doit agir, vite, avant d’être témoin des tisons de la vengeance. Il quitte son assisse, rompt la distance qui le sépare de son ami.

Voix qui invite à la paix. Susurres pacifiant. Promesses d’honneur. Le trappeur espère parvenir à endiguer le flot torrentueux de la colère, avant que ses chuchotements veloutés ne le rendent sourd à ses appels. Temps suspendu entre deux eaux. Le calme survient après l’orage. La tempête est étouffée et nul fracas ne balaya la modeste demeure du chasseur. Ses paumes, apposés sur les épaules de Roman, quittent leurs appuis.

Bauduin retourne à sa place, afin de continuer à remplir sa panse affamée, rassénéré. Alors qu’il mange, ses mires féroces fixent le chef vampire. Un rire, grave, s’échappe de sa gorge, écho à ses mots. Lorsque le miel de ses éclats se meurt, l’homme s’exprime.

— Ce n’est guère payé pour prouver ma sincérité. Mais, je te reconnais bien là, mon ami. Tu privilégies toujours l’humanité de tes rapports. C’est un des traits de caractère que j’aime chez toi. Comme beaucoup de choses.

Le mortel hausse des bras comme si ses actes, et le risque qu’il prend pour les siens semblaient banal. Il sait que si la situation était inversée, Roman ou Ulysse ferait de même. Il prend soin de ses proches et chérit tendrement ses amitiés. Il offre à ses liens, une terre saine, pour qu’ils puissent s’épanouir.

— Même si tu ne parviens pas à tenir cette promesse, je ne te tournerais pas le dos. Mon appui vaut pour aujourd’hui et à jamais. Quant aux risques que je peux encourir pour mes accointances avec vous, ils sont minimes, comparés à ce que vous représentez pour moi. Vous êtes à mes yeux, inestimables.

Il avale ensuite plusieurs bouchées. Tout en mangeant, il offre une oreille attentive à l’enfant de la nuit. Il ne dit mots aux doigts cueillent une fève. Il se trouve même amusé. Sourire complice.

—Tu peux compter sur moi.  Je me tiendrai donc prêt, pour le jour où tu feras appel à moi.

Gronde-t-il sincère. Dorénavant, Roman et la cause pouvaient compter sur sa présence. Bauduin a cessé son échappée. Le trouble n’habite plus son cœur.

— Si j’ai des nouvelles concernant Lysandre, je les contacterais

Il sait que bientôt ça sera l’heure de l’au revoir. Il enserre dans une étreinte affectueuse le vampire. Cette rencontre enlève un poids dans le cœur du trappeur. Soulage les maux de son être. La lourdeur qui était sienne, n’est plus que lointain souvenir. Ce soir, il dormira en paix.

— Pars en paix, mon ami. Je ferais attention à moi.

Lorsqu’il le relâche, il ne cherche pas à le retenir.