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Aldric de Roncepourpre a été ramené au manoir, presque sain et sauf si l'on ferme les yeux sur les traitements subis lors de son enlèvement. Certaines marques sont indélébiles, invisibles à l'oeil nu.

Au manoir, le soulagement a déridé les visages, car les retrouvailles ont amené avec elles la captivité d'Othello Whitefellow qui a accepté de collaborer en contrepartie du duel de Sang interrompu de leur Seigneur. Dans les jours suivant ce retour on interroge le prisonnier sur les rebelles et on parvient à localiser le camp de la Cause, afin d'établir un plan d'action grâce aux informations complétées par Aldric et Othello.

Sous les ordres du Seigneur de Roncepourpre, encore belliqueux, sont convoqué le chef de garde ainsi que la garde pour lancer une offensive. Isarius et Armand de Beaulieu rassemblent les hommes, et un plan est établi en prévision du saccage. Isarius mène les troupes sur plusieurs flans, faisant le pourtour des lieux en évitant soigneusement les éclaireurs.
Au camp personne ne se doutait de rien.

Extrait d'un message laissé par un membre de la Cause à Lysandre Malfeste, absent des lieux lorsque c'est arrivé :  

"Lysandre,
Nous venons de subir une terrible attaque. Nous n'avons rien vu venir, et les pertes sont terribles. Les troupes de Roncepourpre ont surgi des bois pour nous attaquer sans prévenir. Nous n'avons rien pu faire, si ce n'est tenter de fuir pour sauver nos vies alors qu'ils piétinaient le camp sur leurs montures.

Les hommes ont fait comme ils ont pu, certains on prit les armes pour riposter, mais la contre-attaque fut de courte durée alors que le camp se faisait entièrement retourner. Je me souviens de quelques cris et de la panique dans les yeux pleins d'incompréhensions de nos frères d'armes. Je suis désolé Lysandre, pour l'heure nous devons fuir, mais j'espère que tu recevras rapidement cette missive car nous avons besoin de ton aide.

Bien à toi, Aren."

La garde est entièrement dispersée. Cette victoire ramena au Seigneur des lieux de quoi redorer le nom de son frère et son pouvoir, souillé par l'entreprise du bras droit de la rébellion.

Aujourd'hui ébranlés, les rebelles se retrouvent sans camp et affaiblis par un manque de moyens.

Au Bourbier, règne depuis une ambiance tendue puisque Alastair y a augmenté ses effectifs. Sous prétexte du trafic de sang vampirique et illégal, puisque l’enlèvement du cadet des Roncepourpre n'a pas été officiellement annoncé, la garde arpente les rues. Plus présente que jamais, elle fait régner une atmosphère que certains qualifieraient de protectrice et d'autres intimidante parmi les villageois.

Le domaine compte sur cette nouvelle chasse aux sorcières pour continuer à récompenser quiconque amènera des informations à propos des rebelles en fuite à leur Seigneur. Ce dernier, au bord de son indulgence, continue à faire régner un climat de confiance malgré les évènements de plus en plus troublants.

C'est le coeur lourd de peine que le Corbeau prit sa plume. Cela faisait un moment déjà que la lettre d'Aren lui était parvenu, il lui avait fallut du temps pour être capable de lui répondre. Son regard était aussi sombre que sa main peinait à écrire les lettres qui se déliaient sous ses doigt pleins d'amertume.

Cher Aren,
C'est avec bien peu de cœur que je te réponds aujourd'hui. L'attaque du camp n'a pas seulement dévasté notre lieu de rencontre mais aussi le feu qui faisait rage dans nos têtes. Et j’en suis le premier touché. Le fait est que nous n'avons su voir la menace planant au-dessus de nous, et que j’en porte le grief. Il me revenait de vous protéger et j’ai faillis à cette mission. Alors, Aren, lorsque la nouvelle se répandra que je ne serai désormais plus celui qui vous mènera vers la liberté, j'espère que tu comprendras, je ne me sens plus digne d'assumer ces responsabilités. Parfois nous devons admettre que nous ne sommes pas voué à une certaine destinée. Quand nous nous verrons nous pourrons reparler de tout ça.

Lysandre.

Un souffle mort échappe au vampire qui repose la plume. Quand il lève le visage pour regarder dehors c’est le visage de sa progéniture qu’il revoit. Une amertume qui ne passe pas domine son palais.

Certaines choses il ne pouvait les dire, par acquis de conscience.