Manuel du joueur

Bienvenue sur Roncepourpre ! Que tu sois de passage ou bien perdu, voici quelques liens pour t'aider à retrouver ton chemin.
  1. Guide
  2. Règlement
  3. Contexte
  4. Races
  5. Annexes
  6. Roncepourpre
  7. FAQ
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  • Intrigue politique
  • Vampires
  • Rébellion
StaffContexteNews
Roman
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Persès
2eme FondaAbsente
Sevan
AdministratricePrésente
Melchior
ModératricePrésente

Anno Domini MMMCCCIV.

Le monde est figé dans une longue ère glaciaire. Gagnants de la Grande Guerre, les vampires ont instauré leur propre régime : le Caliçat. Piégée par le froid et l'impôt de sang, l'humanité s'est résignée à son sort. Ou presque. Au cœur du domaine de Roncepourpre, la Rébellion est déterminée à lutter pour la liberté. 

Plongez dans un univers où pouvoir et trahison se mêlent au sang et au gel, où vos choix détermineront le destin de ce monde déchu.

  • Avril 2024
    L'heure est au recensement ! Il se clôturera le 30 Avril.
  • Mars 2024
    Les premières news de l'année vous attendent ici pour parler nouveautés et modifications !
  • Décembre 2023
    Pour une fin d'année en douceur et en bonne humeur, le marquis Lachombe vous invite à son non-anniversaire ! Retrouvez votre invitation par ici ~
  • Novembre 2023
    On fait le point depuis la réouverture par ici ! Quelques nouvelles, annonces et nouveautés.
  • Septembre 2023
    Après un peu plus d'un mois de fermeture, Roncepourpre réouvre ses portes avec un nouveau visage et un enrichissement de son lore ! Découvrez ce qui a changé en lisant l'annonce de réouverture.

La noblesse et l'aristocratie sont temporairement indisponibles ! N'hésitez pas à vous tourner vers nos prédéfinis et scénarios qui sont attendus mais également vers le bottin des métiers pour les postes manquants ~  
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Louis Vulpin | Can't make an omelette without killing a few people

Louis Vulpin
Louis Vulpin
Noble
Vampire
Cause

Feuille de personnage
Âge: 81 ans († 23 ans)
Métier: Psychologue & Passeur
Lieu d'origine: Bourbier
Lien de marque: Néant
Lien de sang: Hermeline (épouse), Hazel (création) & Louarn (fils adoptif)
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Louis Vulpin




tell me something more



« Take me to war, honey, I dare you : I'll be the sweetest thing to ever scare you »


  • Bavard et bruyant

  • Excentrique

  • Extrêmement tactile

  • Admiratif de ses aînés

  • Humour facile





Nom complet
Louis Vulpin


Surnom
Loulou


Race





Nationalité
Français


Âge
81 ans (prétend en avoir plus), transformé à ses 23 ans


Groupe sanguin
A+


Métier / Activité
Psychologue/ Passeur pour la Cause


Caste




Rang
Comte par alliance

Groupe









Morphologie


Taille :
1m89

Poids :
78 kg

Yeux :
Bleus glacier

Cheveux :
Naturellement blanche, la chevelure de Louis est régulièrement teinte en rouge à l'aide de Carmine Oscula. Ses racines opalines se remarquent lorsqu'il délaisse leur entretien. Ils sont en général portés longs et lâches, assez rarement en queue de cheval.

Tics & manies :
Sourire à quiconque a le malheur de croiser son regard quitte à se prendre des ouragans, faire des tricks avec son couteau papillon pour rester concentré, écrire volontairement très mal pour qu'on ne puisse pas le relire, rire quand il ment, tapoter les tables avec ses doigts, voler inconsciemment les mimiques de ses interlocuteurs... C'est simple, s'il ne s'occupe pas les mains et ne sur-sociabilise pas, le pauvre garçon explose.


Garde-robe :
En raison du caractère frileux de son épiderme, Louis appréciait de parer son corps de vêtements chauds, ne dévoilant sa peau qu'à de rares occasions. Il se drapait de rouge et d'or et appliquait sur son torse d'épaisses couches de tissu, son cou protégé par une longue écharpe cramoisie venant bien souvent reposer sur ses épaules. Ses oreilles étaient percées à de multiples endroits, chacune décorée par l'éclat de bijoux dorés qui venaient peser sur ses lobes - sans bien sûr les déformer. Sa garde-robe ne bénéficiait toutefois pas d'une grande variété, autant dans ses couleurs que dans ses formes : on y retrouvait les mêmes bottes, les mêmes gants, et la même broche rouge, dont l'épingle était glissée avec précaution entre les fils de son foulard. Quand il se sentait d'humeur irrespectueuse (cela arrivait heureusement peu), le vampire enlaçait la partie droite de son visage par un cache-œil parfaitement inutile ; car, si sa vue était bonne, pour ne pas dire excellente, le côté m'as-tu-vu de la rouquine apocryphe demeurait à jamais inégalé.



Louis était décrit par ses pairs comme étant un homme d'une certaine beauté, d'une certaine élégance qu'on ne pouvait lui nier lorsqu'il réussissait à garder sa grande bouche fermée. Parfois, l'on pouvait voir poindre un regard froid dans les cristaux de glace qui lui faisaient lieu de lucarnes. Détonnant avec la contenance inoffensive qu'il parachevait à montrer, il comblait cette absence de chaleur par des sourires qu'il portait sur ses lippes comme l'on se serait paré d'un collier de perles. Bien souvent, il découvrait ses crocs lors de ses éclats de rire, un caquètement épouvantable qui lui faisait ouvrir la bouche en grand dans une démonstration théâtrale. Ces canines, exhibées avec une fierté déplacée, reluisaient d'un blanc lactescent, et perçaient la chair comme des éclats de verre.

Si sa nature vampirique n'avait pu balayer les traces de sa vie passée, sa complexion blafarde demeurait douce au toucher, laissant transparaître des veines violacées qui remontaient le long de ses bras telles les racines d'un arbre qui serait venu creuser la terre sous lui. Seule concurrence à sa blancheur maladive, sa chevelure opalescente était incessamment noyée sous les colorations, dans lesquelles Louis la faisait baigner afin de ressortir davantage du décor enneigé offert par le domaine Roncepourpre.

Coiffée dans une rivière de flammes, le cabotin la laissait ruisseler le long de ses épaules et trouver son point de chute dans le milieu de son dos. Ses cheveux étaient fins et droits, mais sa teinture se délavait naturellement, arborant au bout d'un certain temps des reflets rosés qui lui signifiaient qu'il était grand temps de réitérer son œuvre. Si Louis accordait le même soin à ses sourcils, les cils qui bordaient la clarté de ses yeux demeuraient intouchés, formant un cadre subtil que seuls les yeux les plus affutés (ou les plus proches) pouvaient distinguer.

Droitier, on lui demandait parfois quelles obscures raisons l'incitaient à ne limer ses ongles que sur une seule de ses mains : cette question innocente le faisait chaque fois se gausser si fort qu'il aurait pu en briser les vitres, avant de porter son confort comme responsable quand bien même la réponse était tout autre. A l'inverse de sa jumelle, sa sénestre s'armait ainsi de griffes entretenues mais dépourvues de l'épaisseur nécessaire afin de blesser autrement que par des sillons rougeâtres et bénins.



Psyché


Qualités :Très sociable - jovial - intrépide - serviable - patient - créatif - zélé dans son travail

Défauts :
Dépendant - manipulateur - drama-queen - m'as-tu-vu - manichéen - théâtral - instable

Orientation sexuelle :Aussi gay que gai, bien qu'il fasse du charme à ces dames pour le plaisir de plaire, et entretienne une relation "privilégiée" avec sa créatrice. Il a ainsi la réputation d'un homme bisexuel.

Grande peur :
Telle une sangsue se nourrissant de l'affection d'autrui, Louis a toujours eu cette peur maladive de la solitude, couplée à l'idée de finir abandonné par son entourage. Il lui arrive ainsi d'agir contre sa volonté afin d'éviter d'être mis de côté, quand il ne tente pas simplement de forcer la main au destin, quitte à faire du mal à ceux qu'il aime, pour que son aide soit de nouveau souhaitée.

Votre rêve :
La mort des Roncepourpre et la libération des humains, dans l'ordre de priorité. Il aspire à la paix entre les deux peuples, et s'estime prêt à faire rouler une tête ou deux (ou quatre) pour atteindre cet objectif... Sur un plan plus individuel, Louis rêve de devenir un terrifiant vampire que ses pairs respecteraient (ou, à défaut, apprécieraient), même si le temps lui semble être d'une longueur mortelle. Du coup, il ment sur son âge, se fait gauler, et prétend avoir oublié sa date de naissance. Les erreurs, ça arrive... et dans son cas, ça arrive souvent.

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Admirateur de puissance, groupie hors-pair de ses semblables, mouette géante aux rires ignobles et sonores, Louis était, en effet, un individu que l'on pouvait tout aussi bien aimer que détester : La balance pesait à tire-d'aile d'un côté comme de l'autre, sans qu'il n'ait quoi que ce soit à accomplir ou à tenter. Ceux qui le connaissaient ne pouvaient pas rester très longtemps dans l'ignorance de ses penchants pour la race humaine : leur touchante faiblesse faisait d'eux des créatures fragiles qu'il avait envie de guider vers une meilleure vie, tel un berger portant à sa gueule des crocs acérés comme un humain qui aurait tenu un bâton dans sa main.

Toutefois avide de fréquenter les siens, Louis aimait pestiférer leur quotidien de par son existence, ne se laissant éconduire que pour mieux revenir à l'assaut dans les jours qui suivaient. Boomerang vivant, qui se lassait difficilement de leur agacement et de leurs vaines tentatives de l'effrayer derrière une démonstration de force. A l'inverse, l'impressionner se révélait bien souvent... contre-productif, quand on s'évertuait à chasser l'immortel moustique. S'épargner son harcèlement constant était pourtant d'une simplicité insultante : il suffisait de tourner la tête, de continuer à marcher et de ne lui adresser pas un seul mot ou regard, suffisamment longtemps pour que le pauvre garçon reparte de lui-même avec son ego écorché.

Son admiration pour sa créatrice prenait la forme d'une dévotion aveugle, mais ne faisait pour autant pas l'apanage d'un état d'asservissement. Il marchait près d'elle telle une ombre, muant en un instant en fils, élève ou amant, en tout ou en rien, sans que jamais il ne se fâche ou n'agisse ouvertement contre elle. Elle lui avait tant appris et tant donné, à commencer par l'étude de la psychologie humaine qu'elle lui avait fait étudier rigoureusement, jusqu'à pouvoir se prétendre assez bon pour prendre sa relève. Beaucoup d'autres vampires, plus puissants et plus âgés que lui, étaient parvenus à retenir son attention, devenant ses amis, amants ou purs objets d'émerveillement, mais le brave renard revenait toujours à la place qui lui avait été donnée, fidèle à celle qui l'avait crée.

Au delà de sa sexualité, il n'y eut pas une fois au cours de sa vie lors de laquelle Louis avait envisagé de se laisser ensorceler par ses charmes... "Celui qui adore tout le monde n'aime en réalité personne" : c'était une maxime qui semblait avoir régi le cœur du thérapeute, dont les élans d'affection se gorgeaient à chaque nouvelle main tenue de leur creuse superficialité. Il n'était pas incapable d'aimer, loin de là ; mais son amour était difficile à obtenir, et encore plus dur à garder. Souvent, le renard était décrit comme versatile, passant d'une obsession à une autre comme si la première n'avait jamais existé ou compté pour lui. Il lui importait d'être aimé, mais la réciprocité de la chose n'entrait pas tout à fait dans ses intérêts.

Mais en dehors de cela, Louis pouvait être un ami et un allié de choix, pour peu de lui offrir suffisamment d'attention afin qu'il ne la recherche pas de force.

Si son exubérance en faisait fuir plus d'un, d'autres, sûrement plus cléments, réussissaient à trouver un certain charme à ses exclamations gueulardes qui auraient pourtant pu faire pâlir les feux alouates. Il aimait qu'on l'entende, qu'on le regarde, simplement se sentir exister dans le monde d'autrui quitte à y forcer sa place - l'on aurait pu assimiler ce besoin à une blessure narcissique, un moyen de ne pas finir oublié, et il ne l'aurait pas nié. Après tout, le vampire avait lui-même étudié ce sujet...

N'importe quel quidam pouvait être approché par Louis, mais sa curiosité n'était pas toujours synonyme de bonnes intentions. Voyant le monde en noir et blanc sans laisser de place à la moindre zone grise, le jeune vampire avait vite fait de classer son univers dans des petites boîtes dont il était difficile de sortir. Bon ou mauvais. Dieu ou déchet. Ami ou ennemi. Mais insatiable de compagnie, il ne se permettait pas d'agir en accord avec ses pensées, affichant ce même sourire aimable et discutant autour d'un verre avec ceux qu'il aurait considérés comme ses nemesis, si le trou béant logé dans sa poitrine avait pu être comblé.

Etonnamment, Louis ne se voyait pas comme un homme malheureux - c'en était même loin. Oh, il avait des problèmes, mais qui n'en avait pas ? Bien qu'envahissante par moment, la naturelle bonne humeur du rouquin pouvait quelquefois alléger une journée difficile, cherchant toujours à arracher un rire ou un sourire là où il pouvait en tirer. Un présent, une blague ou un simple échange de banalités, Louis ne reculait devant rien, et surtout devant personne, quand il s'agissait de s'infiltrer dans le coeur d'autrui.



« ronce upon a time »



Que pensez-vous de la gestion du Bourbier par les Roncepourpre ?
Originaire du Bourbier, Louis a une vision très négative de la gestion de celui-ci. S'il n'est pas directement touché par la difficulté de la vie en ce lieu, il trouve que le travail des Roncepourpre est bâclé et que les plaintes de la population humaine ne sont pas suffisamment écoutées. Bref, Loulou boude.

Et les rebelles ?
Bien que s'extasiant devant la puissance de sa race, le jeune vampire ne croit nullement en la suprématie des siens et aspire à la chute des Roncepourpre par tous les moyens possibles. Son soutien pour la Cause est inébranlable : Louis ne se fait par ailleurs pas passif, profitant d'être perçu comme plus doux et plus bête qu'il ne l'est afin de mettre à exécution les trafics se faisant au Manoir. Pour ce qui est de l'opposition... S'il ne les méprise pas, le rouquin ne parvient pas à comprendre la logique des partisans au Caliçat, tout en regrettant l'absence de prise de position de ceux qui optent pour la neutralité. Logique du "celui qui n'est pas avec nous est contre nous", il les met fatalement dans le même sac que le premier groupe cité. Désolé les neutres, 'fallait pas voter blanc.

Quel est votre but à Roncepourpre ?
Garder sa jolie bouille bien accrochée à son cou pour pouvoir un jour assister à la victoire de la Cause. Sinon, protéger le quotidien et l'intégrité de sa créatrice, ainsi que continuer son étude sur la psychologie vampirique.


"Votre écriture est désastreuse, Maîtresse. Vraiment catastrophique."

Une tête rousse était penchée au-dessus d'une rivière de papier, le visage soutenu par la pulpe de ses longs doigts blancs, pressée tout contre ses tempes. Ses yeux argentés passaient et repassaient sur les mêmes phrases, sur ces lettres inscrites à l'encre noire avec le soin que leur aurait accordé un ivrogne, pendant que la femme à ses côtés se gaussait de ses incertitudes. Sans être exceptionnelle, l'élégante beauté de cette vieille créature aux cheveux noirs aurait pu faire oublier sa bizarrerie enfantine, dérangeante aux yeux de beaucoup. Ses enseignements étaient ainsi à son image : Rudes, éprouvants, et peinant quelquefois à faire sens dans cet afflux d'idées qui lui noyaient l'esprit et emportaient au passage celui de sa Création, qui devait dès lors batailler afin de garder la tête hors de la vase de sa folie. Sa réputation auprès des siens avait commencé à se tarir lorsque ses agissements trahirent l'égarement qu'elle subissait dans cette éternité qu'était devenue sa vie : on murmurait sur son passage que son comportement était celui d'une femme qui avait perdu la raison et le contrôle qu'elle avait un jour exercé sur elle-même, sur ce corps bien trop fort et pourtant bien trop fragile qui était le sien.

Elle s'appelait Hermeline. Mais avant d'être qui que ce soit, elle était la Maîtresse de Louis. Sa Mère... Sa femme, son obsession.

"Souvent, j'essayais de me convaincre que je n'avais jamais existé, avant elle. Mais je ne parvins jamais vraiment à me duper : Louis Leloup avait un jour emprunté le même chemin que le mien, cet humain qui vivait en étranger sous son propre toit et qui ravalait des parts de son âme par peur que sa différence ne le chasse du coeur de ceux qu'il aimait. Je ne pouvais même pas me plaindre que ce foyer n'était pas aimant... Mais celui que mes parents aimaient n'était simplement pas moi. Leur regard était sur moi ; pourtant, ils ne me voyaient pas."

Lorsque ce soleil sombre descendit afin d'illuminer ses nuits, Louis était le benjamin d'une famille de la petite noblesse, un artisan humain à la chevelure blanche qui sculptait le bois pendant que l'ennui exfoliait peu à peu l'écorce de sa vie. Jeune homme aux humeurs mélancoliques, il ne trouvait plaisir ni dans les activités de son monde ni dans ceux qui y habitaient : il avait quitté le domicile familial à ses vingt ans et s'était terré dans un atelier qu'il avait entièrement consacré à son art, le dos tourné aux rêves et projets que pourchassaient normalement les garçons de son âge. Son annulaire était dépourvu d'anneau, les questions de ses parents de plus en plus nombreuses. De plus en plus intrusives. Mais rien ne sut arracher une réponse à la créature blanche : c'était là un secret qu'elle désirait voir enterré avec elle, sans que personne ne sache quelle déception elle avait pu être. Aux aurores de sa vie, Louis fut pourtant un enfant des plus heureux, alors bercé par les contes et histoires des vampires qui dominaient ces terres et qui faisaient vibrer son imagination. Il avait contemplé le départ de son frère aîné au Manoir, le cœur gonflé par une verte jalousie : ce dernier s'y était rendu à contrecœur, et Louis ne comprenait pas qu'on lui interdise de prendre sa place – quitte à l'accompagner, lorsqu'il serait en âge de passer les portes du train menant à la demeure Roncepourpre.

Mais étant la seule progéniture disponible des Leloup, il lui incombait la lourde tâche de faire perdurer la lignée. De trouver une femme quelque part, de lui faire des enfants, puis de pousser ces mêmes enfants à faire des enfants, jusqu'à ce que la boucle soit suffisamment bouclée pour qu'il se pende avec. La vie qu'on lui promettait avait laissé sur ses lippes un arrière-goût âpre. C'était le goût de l'implacable désillusion ; et il n'y eut que la douceur d'Hermeline pour finalement l'en délivrer. La première fois que ses yeux de glace s'étaient posés sur elle, son âme poussiéreuse fut remuée par la prestance et l'aura écrasante de cette femme. Elle s'était présentée à lui sous l'identité d'une comtesse du nom d'Hermeline Vulpin, et demandait de sa part de se rendre à sa demeure afin de décorer l'une de ses toutes dernières acquisitions. Incapable de refuser, le sculpteur était incessamment amené à toquer à la porte, et à tailler tout ce qui devait l'être. Manches de couteaux, statuettes décoratives, et jouets dont la forme laissait savoir qu'ils n'étaient guère destinés à finir entre les mains de bambins. Mais Louis ne jugeait pas. Il était mal placé.

"Je ne me souvenais pas d'avoir déjà vu une femme comme elle : Sa peau était terne, creusée par les années, ses cheveux affaissés dans un chignon défait. Elle paraissait plus vieille que mes propres parents, mais l'aura qui pesait sur moi m'avait laissé sans voix. J'ignorais quelles raisons l'avaient poussée à me choisir, moi. Je n'étais pas mauvais dans mon art, loin de là – mais à côté de certaines, mes mains paraissaient bien gauches. Peut-être était-ce nos deux solitudes qui l'avaient menée jusqu'à moi."

Pendant qu'il travaillait sur ses créations, Hermeline restait assise à proximité sans dire un seul mot, le dos ployé dans une position inconfortable et ses grandes perles bleues rivées sur les doigts de l'humain, alors que ce dernier creusait le bois. Elle semblait se satisfaire qu'il y ait une vie autre que les fantômes de la sienne sous son toit, avec laquelle elle pouvait partager quelques heures, parfois même le jour entier quand elle se démenait afin de lui trouver de nouvelles choses à réaliser. Bien que se doutant de ce qui l'animait quand elle le faisait revenir à elle, Louis rentra dans son jeu avec une joie nouvelle, trouvant autant de plaisir que d'amusement à découvrir cette créature qui l'avait choisi, lui, parmi tous les artisans du Bourbier. Elle était heureuse de son travail, heureuse de lui. Rien que pour cela, Louis se sentait déjà prêt à lui dédier le reste de sa creuse existence en échange des miettes de cette attention vampirique. Il revint, chaque fois qu'elle le demandait. Il revint, même lorsqu'elle ne le faisait pas.

Converser avec elle se ressentait parfois comme des coups portés dans un mur en espérant entendre une réponse depuis l'autre côté. Elle préférait renvoyer les questions que d'y répondre. Observer plutôt que parler. Mais Louis éprouvait une réelle sympathie pour cette étrange chose qui le fixait de ses lucarnes, vides et sombres tels des puits désireux de l'engloutir. Quelques mois seulement après leur rencontre, les deux inséparables commencèrent à partager le même toit. La porte qu'Hermeline avait gardée verrouillée pour ne pas faire fuir son nouvel ami s'ouvrit alors, peu à peu, dévoilant à la fois ses secrets et exposant avec honte la femme qu'elle avait été. Humaine, elle avait connu le monde lorsque le froid ne le rongeait pas encore. Son corps était celui d'une femme d'une cinquantaine d'années, son esprit -et sa mémoire- celui d'un monstre millénaire : La vieille vampire estimait son âge quelque part entre mille-deux-cents et mille-trois-cents, un entre-deux flou qu'elle estimait suffisant pour une seule et unique personne. Elle avait été mariée, une fois, la seule à laquelle elle s'imaginait avoir droit. Après avoir vécu des siècles avec ses congénères, Hermeline s'en était allée au Nord-Est de la France avec une autre vampire et avait formé sa propre famille, avec les "enfants" qu'elles avaient transformés.

"Son épouse s'appelait Clémentine. Parfois Fraise. Plus rarement Gabrielle. A force de changements, je commençais à me douter que sa mémoire s'était effilochée sous la lame intransigeante du temps, ou peut-être s'était-elle forcée à oublier. L'un comme l'autre, je ne la forçai plus à me parler ; je n'aimais pas la voir ainsi. Même si j'aimais être celui à pouvoir la consoler."

Hermeline se souvenait que leur vie était difficile, mais heureuse. Hélas! lorsque la guerre éclata entre les humains et les vampires, tout ce que la vampire avait bâti pièce par pièce s'écroula avec elle-même, alors mise à genoux par la perte de sa famille. Elles avaient pris les armes contre les Hommes, par peur d'être éliminées, mais aucune des deux ne savait se battre autrement que grâce à la force surnaturelle qu'elles possédaient. Trop douce et trop jeune pour la violence du conflit, Clémentine périt dans les premières années, et la plupart de leurs enfants furent capturés, puis abattus. Le reste avait fui le pays, laissant leur mère seule sur le champ de bataille. Espérant mourir, la vampire s'était livrée d'elle-même à des humains qui l'épargnèrent et la firent prisonnière, jusqu'à ce que des vampires ne viennent la libérer. La guerre approchait sa fin, et Hermeline avait été éloignée de la sienne. Ayant tout perdu en dépit de cette victoire, elle eut toutefois le soulagement d'apprendre qu'un traité de paix avait été signé entre les deux espèces. Bêtement, Hermeline avait pensé qu'il s'agissait de la fin des souffrances pour tous.

Bientôt, le temps passé avec le jeune artiste avait fait changer les sentiments de la comtesse à son égard. Bien qu'elle fut convaincue que ceux-ci étaient réciproques, le choc et la panique jumelées avaient fait se pétrifier Louis, comme changé en statue de sel : la pauvresse ignorait quel genre d'homme il était — le genre à aimer son propre sexe et à regarder l'autre avec un profond désintérêt, le genre à ne voir en elle qu'une amie... Mais l'humain, craignant d'être rejeté entièrement de la vie de cette vampire qui l'avait remarqué, se céda finalement, écartant une nouvelle fois les parts de sa personne qui le gênaient. S'il devait prendre une femme à son bras, Louis voulait qu'elle soit au moins aussi fascinante que cette créature qui s'était éprise de lui.

"Je ne pouvais pas prendre le risque de retourner en arrière, d'être renvoyé pourrir dans cet atelier dans lequel j'avais perdu tant de temps. Mais je n'ai jamais menti lorsque je lui disais que je l'aimais. Je l'aimais seulement comme la femme qui m'avait offert une deuxième vie, le jour où elle m'a donné la mort. Comme une mère, peut-être. Peut-être... Pour elle, j'aurais traversé le feu. A partir de là, endurer son amour devenait presque aussi simple que de respirer."

Son affection rendue, Hermeline récompensa la résignation de son amant de par des crocs et des jours non comptés, faisant de lui l'un des siens sur un coup de tête, sans consulter le concerné. Le réveil fut douloureux, regretté à plusieurs reprises. Louis qui se connaissait réfléchi devait désormais s'accrocher aux derniers fragments de sa raison, affamé, épuisé, croulant sous la honte à chaque fois qu'il perdait le contrôle de lui-même. Pour le bien de sa progéniture, la créature sombre demanda à ce que le couple puisse loger au Manoir Roncepourpre, où elle s'assura par une surveillance accrue qu'il ne présenterait nul risque pour ses habitants. Une surveillance telle que, même stabilisé, elle le maintint pendant de longs mois à l'écart de ses congénères, et n'hésitait pas à les chasser quand ils s'approchaient de son Fils. Là-bas, Louis n'avait droit à aucun écart avec les humains qui se trouvaient sous ce toit : s'il faisait du mal à l'un d'entre eux, sa Mère lui promettait de lui arracher les canines qu'il tenait d'elle. Les accidents étaient ainsi évités comme la Peste, à l'image des mortels qu'il n'approchait que par soif et non sans une profonde angoisse.

Hermeline s'était toujours montrée comme étant une fervente défenseresse de la cause humaine. La vieille vampire avait confié à son Enfant qu'elle fut un jour médecin, et qu'elle écoutait autrefois les maux des Hommes pour les guider et les soutenir dans ces impasses qu'ils s'imaginaient inexorables. C'était là une chose qui ne se faisait plus, se désolait-elle. La survie du corps passait désormais avant celle de l'esprit, la profession s'étant éteinte en même temps que les priorités avaient changé. La femme avait tout de même conservé et fait réécrire des livres qui traitaient du sujet épineux qu'était la psychologie. Chaque page était remplie de notes et d'anecdotes de sa vie passée en compagnie de ses pairs, comme si elle avait un jour cherché un lien possible entre la mentalité humaine et vampirique. Mais ces études avaient été avortées lorsqu'elle n'eut plus les capacités à s'interroger sur toutes les frivolités qu'une cervelle pouvait engendrer : le Fils récupéra ainsi ses notes et ses manuels, dans l'idée de se rapprocher un petit peu plus de cette divinité à qui il appartenait.

"J'eus l'éternité devant moi pour étudier, au Manoir. Si je ne me considérais pas médecin, en dépit de mes connaissances en matière de plantes et de poison que ma Maîtresse m'avait appris à reconnaître, je tenais toutefois à reprendre la chandelle qu'elle avait délaissée. Cette demeure était remplie de personnes qui avaient besoin de quelqu'un à qui parler, à commencer par les humains qui s'y trouvaient. J'étais sensible à leur sort, notamment à celui de mon frère qui y était encore, que je découvrais au fil des jours et qui faisait honte à l'enfant que j'avais laissé derrière moi. Les premiers pas que je fis en tant que vampire furent sur le sol froid du désenchantement."

En plusieurs décennies entre ces murs, Louis avait sculpté une solide image d'un homme bienveillant et volontaire, et agissait selon ses maigres moyens pour venir en aide aux humains du manoir. Rien d'assez significatif pour pouvoir en être fier ; il s'assurait seulement que ces derniers soient suivis comme soutenus moralement, tout comme il s'amusait à court-circuiter ses congénères quand il en surprenait un en pleine tentative d'intimidation. Certains aimaient l'intimité, Louis aimait être le long cheveu roux flottant dans leur potage. Opposé au Caliçat longtemps avant que l'on ne vienne le cueillir, il rejoignit les rangs de la rébellion à l'aube de ses soixante-quatorze ans, alors recruté par Bauduin. Ses premières tâches étaient simples : Quand il ne sabotait pas les méfaits de ses pairs comme il avait l'habitude de le faire, Louis brisait le secret professionnel en donnant les noms de ceux qui pouvaient se laisser tenter par la Cause. Mais, en un sens, il se rendit vite compte que ces activités étaient trop simples. Alors, chaque fois que le goupil en avait l'occasion, il demandait, persistant, s'il n'y avait pas quelque chose qu'il aurait pu faire pour faire avancer l'épanchement de la rébellion.

Deux ans après son allégeance aux rebelles, on lui proposa finalement une nouvelle mission, en accord avec le trafic de sang vampirique qui se déroulait sous le nez inconscient des Roncepourpre. S'alliant à Ulysse Blanchet dans sa tâche, il récupérait subtilement les fioles de cordial écarlate et les faisait passer à l'extérieur, sans qu'on ne le soupçonne de quoi que ce soit. En tant que psychologue, Louis pouvait approcher et isoler des humains sans faire lever un sourcil : Après tout, le renard ne faisait que son travail. Mais, surtout, ce dernier était heureux de le faire, honoré d'endosser un rôle aussi crucial à ce projet. Cette joie fut toutefois temporaire, avortée lorsque Lysandre Malfeste fut nommé nouveau dirigeant après la mort de Leif, que Louis s'entêtait à voir comme étant l'œuvre honteuse de la famille Roncepourpre. Ecarté pour laisser place au bras droit du chef de la Cause, le psychologue se retrouva de nouveau sans activité réelle, mais surtout avec une rancœur acide pour celui qui avait demandé à le mettre de côté.

"Ce jour-là, Hermeline eut beaucoup de difficultés à me calmer, ne pouvant décemment pas lui dire ce qui m'arrivait. Elle ne se contrôlait plus assez bien pour que je lui confie quoi que ce soit. Et, dieu, que je fus vexé d'être dégagé du projet... quoique, est-ce seulement le bon mot ?... Non, disons plutôt que j'étais livide. Je ne comprenais pas que l'on m'écarte alors que ma méthode était bonne et que j'étais exempt de tout soupçon. Mais à force d'obéissance aveugle, j'avais accepté de devenir inutile : on m'éjecta alors de ma propre charrette pour aussitôt l'envoyer s'éclater contre le premier arbre venu. Ah, j'avais beau être horrifié du résultat, j'étais aussi consolé de voir que l'on aurait mieux fait de me garder..."

Sans lui, le trafic du sang vampirique s'était buté à un obstacle — selon lui, l'incompétence du nouveau dirigeant, Ulysse étant épargné de tout reproche — et le rôle de passeur ne fut finalement plus assuré : les répercussions de cet abandon, en particulier la situation dans laquelle avait été empêtré Ghost, enragea d'autant plus l'immortel qui avait été tenté de tout laisser tomber face à tant d'inefficacité. Ayant déprécié sa réserve dès son arrivée, Louis ne voyait dans la manière de diriger de Lysandre qu'un inexorable échec pour la Cause et ne put que se réjouir quand les choses prirent une nouvelle tournure à son abandon. Louis préférait grandement le sien à celui qu'il préparait depuis la mise en pause de ses activités. Bien loin de lui en vouloir, du moins pour cela, le goupil accueillit la nouvelle avec un certain soulagement : revigoré et en dépit de l'arrêt du trafic de sang au Manoir, il proposa de reprendre son rôle de passeur, estimant avec un certain orgueil qu'il n'y avait que lui pour endosser correctement ce rôle et amoindrir les risques d'être repéré. Il avait déjà fait ses preuves par le passé. Et il savait qu'il continuerait à les faire, ne serait-ce que pour fuir le sentiment d'inutilité qui était revenu à lui le jour où on l'avait mis de côté.



Entre nous





Pseudos :
Poppy, ici Ezra.

D'où tu nous viens :
Déjà dessus  mwahaha

Un mot d'amour à transmettre ?
Louis est reviendu  yay  !!  [MODIFICATIONS V1 : Louis a épousé Hermeline qui est restée au manoir, et il est devenu comte et non baron pour pouvoir faire des blagues de merde dessus + les images]

Ton avatar :
OC — Naariel (artiste/image retouchée par Nevroz)
Invité
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Rebienvenuuueeee
Ulysse Blanchet
Ulysse Blanchet
Citoyen
Humain
Cause

Feuille de personnage
Âge: 24ans / 46ans, really
Métier: Trafiquant de sang vampirique
Lieu d'origine: Quelque part en France
Lien de marque:
Lien de sang:
Louis Vulpin | Can't make an omelette without killing a few people Sign-01
Rebienvenuuuuuuuue yay

Je suis content du retour de ce personnage !!!



Fantômes sous la neige
Tu ne sauras jamais combien d'appels ont déchiré ma gorge.
Troupeau de parias noyés dans la nuit.
Nuit sans tendresse, nuit implacable.
Surtout ne dites pas que vous comprenez.


Anciens avatars et évolutions :
Invité
Anonymous
Rebienvenuuuue ronde
Maître du Jeu
Maître du Jeu
Maître du Jeu
Humain
Tu es validé


Rebienvenue Môssieur le Comte ahan Rien à redire, contente de revoir Louis parmi nous ~ 

Pour commencer...


À présent que tu es un membre du forum, tu as été ajouté au groupe noble. En tant que vampire, tu peux faire uneune demande de rp. Aussi la section des journaux de liens t'est ouverte,importante pour te construire des liens avec nos membres et pour pouvoir suivre ta chronologie. N'oublie pas non plus de recenser ta marque.

OBLIGATOIRE
Merci de passer ici en premier lieu : participer aux intrigues ainsi que de faire ton résumé personnage.

Amuses-toi bien parmi nous,
Le Staff.