Manuel du joueur

Bienvenue sur Roncepourpre ! Que tu sois de passage ou bien perdu, voici quelques liens pour t'aider à retrouver ton chemin.
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Anno Domini MMMCCCIV.

Le monde est figé dans une longue ère glaciaire. Gagnants de la Grande Guerre, les vampires ont instauré leur propre régime : le Caliçat. Piégée par le froid et l'impôt de sang, l'humanité s'est résignée à son sort. Ou presque. Au cœur du domaine de Roncepourpre, la Rébellion est déterminée à lutter pour la liberté. 

Plongez dans un univers où pouvoir et trahison se mêlent au sang et au gel, où vos choix détermineront le destin de ce monde déchu.

  • Avril 2024
    L'heure est au recensement ! Il se clôturera le 30 Avril.
  • Mars 2024
    Les premières news de l'année vous attendent ici pour parler nouveautés et modifications !
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La noblesse et l'aristocratie sont temporairement indisponibles ! N'hésitez pas à vous tourner vers nos prédéfinis et scénarios qui sont attendus mais également vers le bottin des métiers pour les postes manquants ~  
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Août 3304
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Lucius Stahl (Terminé)

Lucius Stahl
Lucius Stahl
Garde
Vampire

Feuille de personnage
Âge: 367 ans
Métier: Sous-intendant de la Garde au Manoir
Lieu d'origine: France
Lien de marque: Well tried
Lien de sang: 3 frères (NPC) et 1 soeur vampiriques (Prédef)
Lucius Stahl (Terminé) FtzYBhI
Lucius




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« The greater the power, the more dangerous the abuse »


  • Loyal

  • Calculateur

  • Irascible

  • Ambitieux

  • Suspicieux





Nom complet
Stahl Lucius


Surnom
Surnoms de votre personnage


Race





Nationalité
Française


Âge
367 (Apparence 35)


Groupe sanguin
B-


Métier / Activité
Sous-intendant de la garde au Manoir


Caste




Groupe









Morphologie


Taille :
1m93

Poids :
108 kg

Yeux :
Ambrés aux reflets dorés

Cheveux :
Bruns

Tics & manies :
Pour Lucius, il est impératif que tout soit rangé dans un certain ordre précis, et droit. Si quelque chose de son quotidien manque à l'appel ou ne serait-ce posé qu'à quelques centimètres de son emplacement désiré par le sous-intendant, c'est la crise voir la panique. Tout doit être ordonné comme il l'entend, dans la mesure du possible. Les livres dans le tiroir du haut de son bureau, les plumes et l'encre à sa gauche, à exactement 15 centimètre du bord, le bibelot décoratif orienté à 35 degrés Nord vers la porte de la pièce, etc.

Et si seulement ce n'était que pour ses quartiers... Lucius ne peut jamais s'empêcher de dévisager les «désordres» de ses pairs, peu importe le rang et la caste sociale. Si on a le malheur de de déposer un dossier dans un angle un tant soit peu de travers, il risque d'y tendre la main pour le replacer.


Garde-robe :
Lorsque l'on tombe nez à nez avec le vampire, c'est l'aura, marié à sa stature, qui frappe en premier. Immortalisé dans l'apogée de sa forme physique, le guerrier possède une musculature imposante sans tomber dans le handicape du mouvement. La mâchoire carrée, embrassée par une pilosité disciplinée, le nez droit et l'air sévère, Lucius respire l'austérité par tous les pores de sa peau. Si ce n'était de ses éphémères sourires aux allures carnassières lorsqu'il est amusé, on aurait pu le croire dépourvu de la moindre envie d'éprouver du plaisir Dans ses yeux ambrés aux reflets d'or brille une détermination qui peine à masquer les pulsions les plus primales de son être. En effet, son corps tout entier rappelle davantage une arme qu'une personne, ses larges mains semblant tout prédisposées à écraser une trachée et à envoyer des baffes magistrales plutôt qu'à caresser.

D’une hauteur d’1m91, le vampire doit généralement baisser la tête pour s’adresser à autrui, du moins à ses comparses éternels. Lorsqu’il se déplace, c’est avec une impérieuse, militaire. Sa tête, au port presque princier malgré son rôle purement martial dans la société, est couronné d’une épaisse coiffure aux couleurs chocolatées, dont parfois quelques courtes mèches rebelles viennent à se prélasser contre son front lorsque le vampire leur épargne une coiffure plus ordonnée.

Au niveau vestimentaire, lorsqu’il ne revêt pas l’uniforme de sous-intendant, c’est avec des tissus sombres qu’il se drape. La simplicité, sans pour autant être privée d’une certaine élégance, est à l’honneur, Lucius dédaignant quelque peur l’affichage de richesse et de flaflas. Lors d’évènement plus officiels, ou chic, la simple idée de devoir revêtir une étoffe un tant soit peu précieuse le rend malaisé, voir grognon.





Psyché


Trois qualités :
Fidèle à ses idéaux, Lucius honorera ses principes personnels et son idéologie de la société / Obéissant, Lucius exécutera les tâches données par ses supérieures au mieux de ses capacités / Compétent, Lucius excelle à son rôle militaire.  

Trois défauts :
Rancunier, Lucius ne pardonne que très difficilement à ceux qui lui font du tort / Perfide, Lucius n’hésite pas à donner des coups bas pour se hisser au-dessus des autres / Méprisant, Lucius dédaigne profondément les humains et se complait à leurs malheurs.  

Orientation sexuelle :
Ambivalent pour les vampires et purement dominant sur les mortels. Bisexuel pour les deux espèces sans préférences particulière. L’Immortel apprécie, de temps à autres, la présence d’autrui dans sa vie intime, sans vouloir s’attacher trop farouchement. Amant néanmoins passionnel lorsque l’envie lui passe, le sous-intendant en reste cependant égoïste et fera passer son plaisir avant celui d’autrui. Prédateur dans l’âme, il trouve également satisfaction à devoir jouer du chat et de la souris pour obtenir l’attention souhaitée. Malheureusement non épargné par les sentiments, il niera ressentir de l’affection en public envers quiconque pour protéger son image et éviter de paraître vulnérable pour un rival ou un ennemi potentiel.  

Grande peur :
Claustrophobe - La peur irrationnelle des espaces confinés, ou de se sentir coincé, par exemple en étant restreint physiquement.

Votre rêve :
Devenir le chevalier d'un seigneur

Manger ou être mangé. Vivant de ce principe fondamental, Lucius voit son existence comme un perpétuel combat où seuls les plus forts en ressortiront vainqueurs, glorieux, « divins». Ainsi donc, sa routine se cadre dans un caractère fort, inflexible et dominateur. Le loup ne se doit-il pas de causer la terreur chez le mouton ? Un instant de faiblesse, et on se retrouvait facilement avec les crocs sur les fesses.

Malléé depuis son arrivée au Manoir en tant qu’humain à devenir le parfait soldat, Lucius rythme donc son existence autour de l’autorité et de l’ordre. Était-ce ce dont il avait vraiment envie ? Dans son passé, peut-être que non, mais il en était à un point où il ne savait plus s’il faisait cela pour lui-même ou pour continuer les desseins de son créateur. Encadré dans le principe où il valait mille fois mieux être craint qu’aimé, Lucius fait honneur à ce dernier, n’hésitant jamais à menacer, intimider, tourmenter ceux qu’ils perçoit comme des nuisances ou des menaces. Et il y prendra son temps, histoire de faire durer le plaisir. Et en parlant de plaisir, les esclaves de chair ont toujours représenté pour lui des cibles de choix lorsque le temps venait de se divertir, de quelques manières que ce soit, toujours à la limite des répercussions disciplinaires. Téméraire jusqu’au bout des ongles sans en devenir stupide, l’Immortel joue souvent avec le feu lorsqu’il est question de frontières entre l’acceptable et le répréhensible. Sans doute est-ce dû à tous ces points cités plus qu’il s’en trouve toujours aujourd’hui au poste de sous-intendant. Voir son poste désiré, celui de l’intendant en chef de la garde, donné à un autre quelques mois auparavant le rendit malade de jalousie. Se voir couper l’herbe sous le pied avant bien failli le faire sortir de ses gonds.

On lui avait alors reproché, une fois la question du pourquoi posée, que son impulsivité, jumelée à ses élans de cruauté gratuite, lui avait couté sa chance. Ce détail de sa vie avait alors attisé un côté plus insidieux en lui, celui de la rancœur. Plus amer depuis, Lucius n’a malheureusement pas dérogé de ses habitudes, continuant ses manèges en y ajoutant cependant un soupçon de malice.



« ronce upon a time »



Que pensez-vous de la gestion du Bourbier par les Roncepourpre ?
Mollasse et trop permissive. À ses yeux, la race humaine ne devrait pas jouir des maigres droits qu’a eu la « grâce » de leur accorder Alastair. Ils n’étaient que tu bétails, et encore, des objets de plaisir, hommes et femmes confondus. Traitait-on aussi coquettement les brebis, les poulets, les vaches ?

Et les rebelles ?
Une épine dans un pied qu’il faudrait bientôt extraire. Excité à l’idée de pouvoir tôt ou tard mettre la main sur quelques-uns d’entre eux, Lucius n’attend que le conflit armé à grande échelle pour étendre sa soif.

Quel est votre but à Roncepourpre ?
Grimper l’échelle sociale en faisant briller la suprématie des Immortels, tout en recalibrant la place des humains dans la société. Ils avaient eu leur temps, après tout.



Alors qu’une foule s’agglutinait autour de la scène, mortifiée, le jeune garçon resta pantois, les bras ballants le long des flancs, à dévisager le corps inerte au sol, à quelques pas devant lui. Une copie conforme de sa personne, à l’exception de la plaie béante au crâne, laissant s’écouler un ichor carmin dont la terre s’abreuvait déjà goulument. Un accident tout bête, vraiment ; une brique tombée d’un toit lors de réparations. Un pas à droite, et Ludwig, pantin de chair désarticulé qu’il était désormais, aurait pu accomplir sa destinée. Un pas à droite, et cette brique n’aurait été coupable de rien. Un pas à droite, et Lucius n’aurait pas eu cette terrible réalisation.

Mais la vie faisait les choses autrement, disait-on, et il devait faire face à la réalité qui se déroulait devant lui comme un tapis funeste ; son frère jumeau, de quelques minutes son aîné, était mort. N’importe quel homme saint d’esprit aurait pleuré cette perte, la disparition d’un avenir fraternel, la fin d’une vie qui était si rattachée à la sienne. Mais non. Tout ce qui hurlait, dans le for intérieur de notre protagoniste était le fait qu’il devrait prendre la place de son frère en tant que tribu.

Un sort, jugeait-il à l’époque, qui ne lui était pas réservé. Son frère ainé, depuis l’instant où il avait vu le jour, avait été façonné pour devenir un calice. Préféré dès sa naissance, il avait bénéficié, à l’instar de sa copie, d’une attention toute particulière, et d’une éducation plus douce. Docilisé très jeune, et avec un sens naturel de l’étiquette, il avait toujours su embrasser cette vie qu’aurait été la sienne, quand le glas de ses 19 ans aurait sonné, à peine 3 jours après sa mort. Meilleure portion aux repas, meilleures qualités de nourriture dans la maisonnée, tout lui avait été donné pour qu’il incarne le cadeau idéal au Manoir.

Comme une claque au visage, le vent avait tourné.

********************

« Je n’ai jamais vu ça en 400 ans d’existence ! » s’indigna un vampire aux cheveux noir en massant la zone de son avant-bras où Lucius l’avait vicieusement mordu.
« Qu’allons-nous faire de lui ? Il est intenable ! » répliqua son comparse en se pinçant le haut du nez, entre le pouce et l’index.

Quelques semaines.

Il n’avait fallu que quelques semaines au jeune homme pour se faire une terrible réputation d’insoumis. Quand ce n’était pas les injures vociférées à plein poumons, c’était les coups, les claques, les morsures à quelconque vampire osant poser la main sur lui. Bien sûr, il ne rivalisait en rien avec leur force prodigieuse, et certains avaient réussi à s’abreuver à son fluide vital, ou pire, mais il redoublait d’agressivité à chaque nouvelle expérience. Rien n’y faisait pour l’adoucir, aucun lit moelleux ne faisait son bonheur, aucune offre de délicieux repas n’estompait sa hargne, et aucune parole prodiguée à ton feutré ne le détendait.

Alors que les deux vampires continuaient de déblatérer sur la façon de calmer l’humain qui continuait ses malices, un troisième Immortel déboucha dans le couloir, se dirigeant d’un pas ferme vers le duo.

« Qu’est-ce que c’est que ce boucan ? »

Le vampire aux cheveux noirs expliqua la situation à Reinhardt Stahl, le dernier arrivé. Ce dernier s’était contenté de sourciller, peu impressionné par les récits concernant le garde-manger sur pattes. Il avait jaugé un instant la porte derrière laquelle Lucius continuait de vomir des malédictions. C’était de cet avorton que tous les vampires de l’aile Ouest parlaient, depuis quelques jours ? Le son de sa voix éraillée par les cris, derrière le bois de la porte, lui fit révulser des yeux de dégoût durant une seconde. Les bonnes manières, ça s’inculquait…

Après une bonne inspiration, Reinhardt entra dans la pièce.

********************

Chaque chien trouve un jour son maître.

C’était l’une des premières choses que Reinhardt Stahl avait déclaré à Lucius lors de leur premier « entretien », quelques mois plus tôt. Depuis, il ne le lâchait plus, à son grand dam. L’humain avait pensé s’en débarrasser de la même façon que ses prédécesseurs, en vain. Celui-là avait pris malin plaisir à se faire un honneur de dresser – comme il le disait – ce qui ferait sans doute un jour un atout de choix pour le Manoir. C’était son travail, en tant qu’Intendant à la discipline, de veiller à ce que chacun rentre dans les rangs et se comportent adéquatement à l’intérieur de l’édifice.

Au premier instant, Lucius s’était sentit écrasé par son aura, dérouté par son regard impétueux. Après un ressaisissement peu convaincant, il s’était laissé tenté à lui balancer une chaise par la tronche. La première grosse erreur de sa vie, à son opinion. La douleur que lui avait infligé en retour l’Immortel resterait bien ancrée dans sa mémoire, même après des siècles d’existence.

Installé sur un tabouret, dans le coin de la pièce, tel un enfant puni – peut-être l’était-il, en fait – Lucius jeta un regard en biais vers le bureau où Reinhardt remplissait de la paperasse. Sans lever les yeux, mais sans doute se sentant épié, ce dernier se décida à ouvrir la bouche.

« Sais-tu ce qui différencie les relations entre humains à celles qu’ont les vampires avec leur protégé, petit chien ? »

Le surnom lui fit tiquer de l’œil, mais pour une rare fois, il s’était gardé de répliquer.

« Le sais-tu ? » avait répété Reinhardt en levant ses iris d’un bleu sibérien dans sa direction, plus impérieux.
« Non… Intendant Stahl. » céda Lucius en ajoutant une forme de politesse in extremis.

Son interlocuteur déposa sa plume et joignit le bout de ses doigts les uns contre les autres, sous son menton.

« Les humains sont si pressés, vois-tu ? Avec une vie si courte et si ardue, qui peut réellement prendre le loisir de tisser des liens ? Les relations entre un vampire et son calice est une chose extraordinaire, pure, divine. Rien n’est factice. Nous, les vampires, pouvons jouir de ce privilège sans nous soucier de la Faucheuse du temps. J’ai tellement d’années à t’offrir, mon chien. Il te suffit de te délester de ce fardeau qu’est l’indocilité qui t’accable, et tu pourrais bientôt comprendre. »

Tellement de mots compliqués, pour un simple mortel tout droit sorti de ce patelin puant dans lequel il vivait avant d’arriver ici. Ça ne faisait rien… Le jeune homme avait su repérer une faille dans la sécurité, et la fuite était à portée de main. Il irait retrouver sa famille, leur intimerait de partir avec lui, et ils iraient loin, très loin de cet endroit de malheur. Il ne lui suffisait que d’attendre le bon moment.

********************
« JE PEUX PLUS RESPIRER !!! LAISSEZ-MOI SORTIR, PUTAIN ! JE…JE RESPIRE PAS ! »

Adossé à la porte du placard dans lequel Lucius se trouvait enfermé, Reinhardt contempla un instant l’état de ses cuticules impeccables, las. Ce cabot avait eu l’audace de fuir le Manoir, passant on-ne-savait-trop-comment-encore la vigilance des gardes. Il s’en était presque tiré, le bougre. Par chance, lorsqu’il avait abouti devant ses parents, ces derniers, horrifiés par ses projets, avait tôt fait d’alerter la garde. On avait alors ramené le chien à sa niche. Comment avait-il réussi à prendre le train sans s’y faire voir ? On avait cherché à savoir, à comprendre, mais l’insupportable créature n’avait jamais voulu cracher le morceau. Certains avaient même soupçonné qu’il avait bénéficié de l’aide d’un Fils de la nuit, traître aux siens.

Reinhardt se serait bien contenté de le fouetter un peu pour le culot dont il avait fait preuve, mais quand Lucius avait déclaré qu’il préférait toujours servir de balai – ou de serpillère ; Reinhardt ne se souvenait plus trop du terme employé par l’humain – que d’abreuvoir à monstres, l’Immortel avait décidé d’accorder ce souhait un peu trop impulsif à l’homme.

Il l’avait alors traîné par la peau du cou jusqu’au plus minuscule placard existant au Manoir avant de l’y jeter, et de verrouiller derrière. À peine assez d’espace pour quelques outils de nettoyage, encore moins pour un homme adulte.

En premier lieu, Lucius n’en avait pas fait grande scène, tambourinant en déchainé sur le chêne dont la porte était fabriquée. Après trois jours de captivité dans l’étroit compartiment, c’était une tout autre histoire…

Les cris de rage s’étaient mués en beuglement désespérés, les cordes vocales presque cassées, puis, finalement, en supplications étouffées, ponctuée de sanglots.

Reinhardt ouvrit la porte, lentement, afin de voir le pleurnicheur en sortir, ou plutôt en tomber. Sur ses genoux, le mortel s’accrocha aux jambes de l’Intendant en haletant, tremblant de tous ses membres. Ah, la claustrophobie. C’était si simple à développer. L’odeur de la peur envahit les narines du vampire, qui renifla sèchement devant le misérable tableau qui se jouait sous son nez.

D’un geste calculé, presque ralenti, l’être de la nuit se pencha pour récolter entre ses doigts, comme les serres d’un rapace, la mâchoire de Lucius. Captivant son regard, il lui offrit un sourire empreint de fausse sympathie.

« Tu réalises certainement que la fuite était idiote, en ce moment. Pourtant, tu y repenseras encore d’ici peu. Avant que tu n’y songes à nouveau, laisse-moi te permettre une rétrospection, mon chien… Toi qui comptais tellement sur ta famille pour améliorer ton sort, pour être heureux, t’ont-ils donné ce que tu espérais, quand tu les as rejoints ? Ils t’ont vu comme une menace à leur sécurité, n’est-ce pas ? Ils t’on vendu à nouveau, livré à moi sans une seule seconde d’hésitation. (Son ton se fit plus bas, comme sur la confidence.) Les humains ne tiennent qu’à eux-mêmes, mon chien. Les calices et les esclaves qui peuplent l'endroit te voient également comme un trouble-fête. Ils te fuient comme la peste, de peur d’être associés à tes mutineries pathétiques. (Les doigts du vampire vinrent alors gratouiller presque gentiment sous le menton de l’humain hébété.) Je te vois autrement, je veux que tu t’en rendes compte. Tu as tellement de potentiel, Lucius, dans cette triste vie mais surtout dans la prochaine, si tu finis par enfin l’accepter. »

Le son de son propre prénom, libéré pour une première fois par l’Intendant en plus d'un an de captivité, se répercuta dans l’esprit de Lucius. Des vérités difficiles à avaler furent digérées en quelques secondes alors que son visage exprimait un rictus douloureux. S’il ne pouvait compter sur les siens, sur l’humanité, à quoi pouvait-il donc s’accrocher, pour son propre salut ?

Reinhardt répondit à sa question muette, témoin de son dilemme.

« Je peux t’élever au-dessus des larves qui rampent dans cette cage dorée. Je peux être là sur toutes les facettes où ma présence t’est estimable. Je ne demande qu’une infime… (Il montra un minuscule espace entre son pouce et son index) petite…partie…de ton temps et de ta personne, en retour. »

Lucius savait de quoi il en retournait. Il s’en doutait depuis plusieurs semaines, mais cet instant présent confirmait ses suspicions. L’Intendant Stahl cherchait un calice à la hauteur de ses espérances.

La peur se lova dans son estomac comme un serpent froid.

« D’accord… » murmura le mortel.


********************

Reinhardt regarda le Nouveau-né avec attention, s’assurant que ses sens répondaient correctement aux stimuli qui l’entouraient.

Il n’était pas facile de renaître. Il avait pensé que Lucius ne se réveillerait jamais de sa métamorphose, tant les convulsions précédent son inertie avaient été violentes. Sans parler de tout ce sang qu’il avait régurgité. Reinhardt avait d’abord cru à un rejet, mais non… Deux jours plus tard, le nouvel Immortel s’était extirpé des abysses pour embrasser sa nouvelle existence. Cette décision ne s’était évidemment pas faite en un claquement de doigt. Les années s’étaient écoulées comme des grains de sables, nécessaires au façonnement de celui qui pourrait porter son nom. Une aventure non sans encombre, larmes ou cris. Lucius avait eu son petit lot de micro-rébellions. Mais c’était justement cette formidable force de caractère qui faisait de lui un atout aussi précieux que dangereux. Même après ses années de caliçat, il avait décidé de rester auprès de son propriétaire. À quoi pouvait-il aspirer d’autre, de toutes façons ? Reinhardt avait un destin déjà tout tracé pour sa perfection.

********************
La vie de garde n’avait rien de facile, disait-on.

Fadaises.
Lucius mordilla l’ongle de son pouce droit, afin d’y récolter les dernières traces d’hémoglobine qui tentaient d’y sécher en paix. D’un mouvement du menton, il ordonna à son comparse de jeter le rebelle dans la cage, avec les autres bouffons qui s’amusaient à braver la suprématie des Nocturnes.

Comme promis par son Créateur, Lucius se complaisait dans cette vie. Et comme promis, encore une fois, il avait tout le loisir du monde à écraser d’un coup de talon les misérables créatures qui se dressaient sur son chemin. En tant que jeune vampire, il avait ses élans de pulsions, certainement, mais son poste dans la garde, qu’il entretenait maintenant depuis une soixantaine d’années, suffisait à calmer ses ardeurs et son appétit quasi insatiable. Le plaisir du fluide vitale, chaud et poisseux d’un humain cascadant dans une gorge asséchée n’avait aucun égal en ce bas monde.

Sur cette pensée morbide, une main s’accrocha désespéramment à sa manche. Encore un puceron qui prétendait l’innocence, chialant pour qu’on le laisse partir.

Dégouté par son touché, Lucius grimaça avant de lui empoigner le majeur et de le tordre jusqu’aux métacarpes dans un bruit écœurant.

Son mépris pour l’Homme n’avait qu’évoluer avec les décennies. Leur égoïsme de mortels, leurs banalités quotidiennes, le désordre qu’ils causaient sans cesse autour d’eux. Un bétail comme les autres. Il ne s’était d’ailleurs pas fait prier longtemps pour tourmenter ses anciens confrères qui avaient décidé de rester près de leur maître, sans pour autant avoir accès à la vie éternelle. Oh, rien de bien grave, ou de « trop » répréhensible. Juste assez pour leur faire remettre en question leur dédain passé à son égard, quand il n’était lui-même qu’un chien insoumis.

« On a plus de place pour celui-là… » déclara soudain Zéphyr, un confrère de la Garde, tenant par le coude le tout dernier rebelle capturé.

Après un regard circulaire sur la place, Lucius claqua de la langue, embêté. Ils étaient déjà agglutinés comme des sardines dans une seule cage – détail qui lui serra la gorge. Ils n'étaient pas beaucoup à s'être levés contre eux, cinq ou six, mais un de plus dans cet endroit exiguë était impossible.

Arrachant l’humain aux mains de son comparse, l’anti-héros l’attira jusqu’à lui, les doigts plantés comme des poignards dans les chaires de ses épaules maigrichonnes.

Lucius connaissait les ordres. Ils devaient les ramener pour être jugés, tous autant qu'ils étaient. Mais comptait-il s'empêtrer d'un fardeau supplémentaire à transporter à-même ses épaules, comme un vulgaire sac de pommes de terres ? Ça semblait inévitable. Il valait mieux s'assurer que celui-là ne se débatte pas trop, puisque tel était son sort. Et puis...

Il avait un petit creux.

Rien pour tuer, oh non. Si un autre garde le voyait et jouait au panier percé, il risquait de gros ennuis.

« Je te mentirais si je te disais que je n'aimais pas mon travail... »
« Mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu… » pria sans cesse l’humain, pris d’une terreur bien justifiée en fixant les incisives dévoilées du vampire.

Lucius calla ses lèvres près de l’oreille de son futur encas, susurrant avec une délectation palpable.

« Votre dieu vous a abandonné. »

********************

« Sais-tu ce qui rend vraiment immortel, mon enfant ? »

Il avait 300 ans tout juste passé, désormais, et il ne se considérait plus comme un enfant. Malgré tout, il se garda de commentaire devant son Créateur.
Confus par la question, il prit un certain temps à répondre, conscient qu’il ferait erreur.

« Ne le sommes-nous pas déjà ? »

Un soupire, sec, expulsé par les narines de Reinhardt, le couvrit de honte. Décevoir l’Intendant restait sans doute l’une des uniques choses pouvant provoquer chez lui un sentiment de désespoir.

« La véritable immortalité, Lucius, c’est de continuer à vivre même après son départ. »
« Je ne comprends pas… »

Nouveau soupire, qui lui donna l’effet d’une claque.

« Les humains effleurent un semblant d’immortalité en ayant une progéniture. Leur sang, voir leurs idéaux, sont transmis de génération en génération. En somme, ils créent des copies d’eux-mêmes, dans cet espoir vain qu’ils puissent vivre, d’une certaine façon, au travers leur descendance. »

Lucius garda le silence, mijotant les propos de celui qui l’avait élevé pour être ce qu’il était aujourd’hui, sous-intendant de la garde au Manoir. Il se laissa imprégner de l’idée un moment, jusqu’à ce que son interlocuteur reprenne la parole, élaborant davantage.

« C’est un peu ce que j’ai fait, ma Perfection. Tout ce que je suis, ce que j’ai bâti, ce que j’idéalise, je te l’ai légué. Je t’ai façonné pour être une extension de moi-même, un outil précieux pour notre engeance. Et s’il advenait que mon enveloppe terrestre disparaisse, c’est à travers ce que tu créeras à ton tour dans l'avenir que je perdurerai. »

Cette dernière partie donna le frisson au vampire, qui gratta sa courte barbe en fronçant les sourcils. L’idée que l’Intendant Stahl puisse mourir – eh bien, mourir à nouveau, si on pouvait dire les choses ainsi – lui semblait saugrenue. Certes, il ne s’était pas fait beaucoup d’alliés au Manoir, autant parmi les Hommes que les Fils de la Nuit, mais quand même…

Lucius ne pouvait s’empêcher de penser que son aîné semblait plus las, ces dernières années. La mélancolie parfumait la plupart de ses dialogues, et la main de fer qu’il était au manoir n’était plus aussi rigide. Lucius l’avait ressenti en lui, également, croyant au départ que ce sentiment cafardeux, ou désenchanté, venait de sa personne. Proche de son Créateur, le vague à l’âme menaçait de lui dévorer l’esprit, à la longue, et il ne trouvait aucun moyen de rendre à Reinhardt cette passion pour sa vocation.

Il leva ses yeux ambrés, aux reflets d’or, sur l’hiver éternel qui vivait au creux des iris de son maître. Ce dernier semblait attendre, presque avec espoir, une réponse.

Mais Lucius n’en trouva pas.

********************

Une douleur poignante éclata dans la poitrine – non, l’être tout entier – de Lucius, pendant sa ronde quotidienne. Un silence inhabituel s’en suivit dans son esprit et, haletant, le vampire porta la main à son visage pour se ressaisir. Le vide soudain qui venait de naître en lui s’immisça plus insidieusement encore, confirmant alors ce qu’il redoutait.

Au matin, c’est un mince tapis de cendre que l’on découvrit aux appartements de l’Intendant disciplinaire.

Son Créateur était bien mort, et les rumeurs allaient bon train. Certains parlaient d’un meurtre, et d’autres, plus mauvais, d’une fin volontaire. De la première hypothèse, Lucius s’y était accroché farouchement. Si quelques vampires compatissaient à sa perte, certains s’en réjouissaient, subtilement. Après tout, Reinhardt n’avait jamais été quelqu’un de facile, même avec ses confrères.

Son mental en prit un coup, bien sûr. Si ce n’était ce que son Créateur aurait souhaité, il n’en saurait jamais rien, englouti parmi les ténèbres éternelles. Plus impulsif, plus isolé, Lucius remplissait le vide laissé par l’absence de son mentor par des plaisirs cruels et égoïstes. Sa vie prendrait sans doute un autre tournant, mais il tâcherait de ne pas répéter les erreurs qu’aurait pu commettre son prédécesseur, quelles qu’elles puissent être.

********************

367 ans d’existence, et…

« Isarius !? ISARIUS !? » s’indigna Lucius en donnant un coup du revers de la main sur le vase qui trônait sur un socle, à sa droite.

L’œuvre d’art éclata en mille morceaux, créant une myriade étincelante de porcelaine colorée. Devant lui, un vampire sous sa botte enfonça sa tête entre ses épaules, voulant disparaître. Annoncer à son supérieur que la nomination de l’Intendant en chef de la garde ne s’était pas déroulée en sa faveur avait sans doute été une mauvaise idée…

Faisant volte-face, le sous-intendant Stahl émit un grognement guttural. Après tout ce qu’il avait fait pour ce manoir et son Seigneur, après tous les affrontements essuyés, le sang, la sueur versés. Après s’être toujours fait un point d’honneur à être le premier debout et le dernier couché de son escouade, c’était ainsi qu’on le récompensait ? En donnant SON titre désiré à quelqu’un D’AUTRE !?

TrOp ImPrÉvIsIbLe, qu’on lui reprochait, selon son estafette.
TrOp SuScEpTiBlE, qu’on l’affublait prétendument.
TrOp SpOntAnÉ, qu’on lui étiquetait, à tort.

Comment pouvait-on être TROP spontané ?

Lucius renvoya son cadet, le sang semblant lui bouillir dans les veines. Il se passa les mains dans le visage, histoire de se rasséréner, avec quelques inspirations méthodiques.

Ce n’était qu’une simple bataille de perdue, un misérable contre-temps à ses projets d’envergures. Il aurait ce qu’il convoitait, un jour ou l’autre. Il serait récompensé à sa juste valeur. Il le savait.

Il avait tout le temps du monde pour récolter son dû.



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Gabriel Reyes (Overwatch) — Lucius Stahl
Invité
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Bienvenue ♥ C'est vraiment cool que la garde se remplisse un peu plus :D
Aymeric de Roncepourpre
Aymeric de Roncepourpre
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Lien de sang: Alastair De Roncepourpre & Aldric de Roncepourpre ; demi-frères. Vence, unique progéniture.
Lucius Stahl (Terminé) Eg9s
Bienvenue encore une fois ahan Bonne rédaction pour ta fiche et hâte de la lire !
Invité
Anonymous
Bienvenue ^^
Sevan Lazarev
Sevan Lazarev
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Cause
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Feuille de personnage
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Lucius Stahl (Terminé) YSHFVXl
    Bienvenue yeaah



N O N      S E R V I A M
Not, I'll not, carrion comfort, Despair, not feast on thee;
Not untwist — slack they may be — these last strands of man
In me ór, most weary, cry I can no more.
Maître du Jeu
Maître du Jeu
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Humain
Tu es validé


Bienvenue à toi ♥ Une fiche très agréable à lire avec Lucius qui s'intègre en plus très bien dans son environnement ! Un garde toqué avec du caractère, ça promet. Hâte de voir comment il compte évincer Isarius ahan

Pour commencer...


À présent que tu es un membre du forum, tu as été ajouté au groupe garde. En tant que vampire, tu peux aussi consulter les recherches de maîtres/calices ou poster la tienne, ou faire une une demande de rp. Aussi la section des journaux de liens t'est ouverte,importante pour te construire des liens avec nos membres et pour pouvoir suivre ta chronologie. N'oublie pas non plus de recenser ta marque.

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