Manuel du joueur

Bienvenue sur Roncepourpre ! Que tu sois de passage ou bien perdu, voici quelques liens pour t'aider à retrouver ton chemin.
  1. Guide
  2. Règlement
  3. Contexte
  4. Races
  5. Annexes
  6. Roncepourpre
  7. FAQ
  8. Prédéfinis
  9. Partenariat
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  • Intrigue politique
  • Vampires
  • Rébellion
StaffContexteNews
Roman
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Persès
2eme FondaAbsente
Sevan
AdministratricePrésente
Melchior
ModératricePrésente

Anno Domini MMMCCCIV.

Le monde est figé dans une longue ère glaciaire. Gagnants de la Grande Guerre, les vampires ont instauré leur propre régime : le Caliçat. Piégée par le froid et l'impôt de sang, l'humanité s'est résignée à son sort. Ou presque. Au cœur du domaine de Roncepourpre, la Rébellion est déterminée à lutter pour la liberté. 

Plongez dans un univers où pouvoir et trahison se mêlent au sang et au gel, où vos choix détermineront le destin de ce monde déchu.

  • Avril 2024
    L'heure est au recensement ! Il se clôturera le 30 Avril.
  • Mars 2024
    Les premières news de l'année vous attendent ici pour parler nouveautés et modifications !
  • Décembre 2023
    Pour une fin d'année en douceur et en bonne humeur, le marquis Lachombe vous invite à son non-anniversaire ! Retrouvez votre invitation par ici ~
  • Novembre 2023
    On fait le point depuis la réouverture par ici ! Quelques nouvelles, annonces et nouveautés.
  • Septembre 2023
    Après un peu plus d'un mois de fermeture, Roncepourpre réouvre ses portes avec un nouveau visage et un enrichissement de son lore ! Découvrez ce qui a changé en lisant l'annonce de réouverture.

La noblesse et l'aristocratie sont temporairement indisponibles ! N'hésitez pas à vous tourner vers nos prédéfinis et scénarios qui sont attendus mais également vers le bottin des métiers pour les postes manquants ~  
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Roman N.D. || Hunt you down eat you alive.

Roman Desmarais
Roman Desmarais
Vampire
Etranger
Cause

Feuille de personnage
Âge: 324 ans ( † 33 ans )
Métier: Chef de faction de la Cause
Lieu d'origine: Slovaquie - Domaine de Gabčíkovo
Lien de marque: Sevan Lazarev & Aurion (scénario libre)
Lien de sang: Lysandre Malfeste (PNJ) | Créateur ▬ Othello Whitefellow | Progéniture
Roman N.D. || Hunt you down eat you alive. 1dd794aef19912ea3e3a7a253466bd25
Roman




tell me something more



« Every pure intention ends when the good times start. »


  • Déchaîné

  • Dévoué

  • Impatient

  • Bienveillant

  • Imprévisible





Nom complet
Desmarais Roman


Surnom
Nebojša | (la) Pie-grièche


Race





Nationalité
Franco-slovaque


Âge
324 ans | 30 ans d'humanité


Groupe sanguin
O+


Métier / Activité
Chef vampire de la Cause / ex-bras droit de Lysandre Malfeste


Caste




Groupe









Morphologie


Taille :
192 cm

Poids :
110 kgs

Yeux :
Miel

Cheveux :
Blancs

Tics & manies :
Claquer sa langue contre son palais quand quelque chose l'agace. Toucher son collier, une croix chrétienne qu'il tient de sa mère.

Garde-robe :
Des vêtements globalement sobres qu'ils soient blancs, noirs ou bordeaux. Une chemise ample, des chausses ajustées. Du coton et du cuir, de la légèreté et de la rigidité. Roman vient du bas et ne s'imagine pas changer de garde-robe pour jouer les petits seigneurs. S'il n'a guère plus besoin de se protéger avec des plaques de fer, il porte malgré tout des tenues toujours protectrices quand les choses deviennent sérieuses.

***

Une bûche s’effondra dans le foyer. Une inspiration, un grondement, Roman ouvrit un œil. Les braises rougeoyaient encore et donnaient à cet iris mielleux des teintes mordorées. Affaissé sur son oreiller, écrasant de toute sa masse le matelas de plumes, il ne faisait qu’un avec son lit et ne semblait guère avoir envie d’en sortir. Un bras musculeux pendait nonchalamment jusqu’au sol qu’il fouillait du bout des doigts à la recherche de sa montre. Elle était bien là, ovale d’argent, noirci par manque d’entretien. Il l’effleura du pouce pour l’ouvrir, gronda à nouveau et la laissa retomber dans un tas de vêtements. Le vampire roulait sur le dos, le drap glissant de lui. Il étira son bras un peu trop lourdement sur une masse endormie à côté de lui. Elle couina un peu, surprise. Tiens, il l’avait presque oublié celui-là. Marmonnant une excuse d’une voix gutturale, il le replia plutôt derrière sa tête en bâillant à crocs découverts puis ferma à nouveau les yeux. Le visage détendu, il profitait encore du calme chaleureux de la chambre où devait encore flotter des odeurs de sang et de sueur, une nuit comme il les aimait. Le loir à ses côtés semblait s’être rendormi mais Roman, lui, était reposé, repu et avait besoin de ses dégourdir les jambes qu’il avait d’ailleurs trop grandes pour ce lit.

L’homme repoussa finalement le drap d’un geste déterminé, s’essayant au bord du lit où il se prit le visage entre les mains, frottant ses yeux pour les débarrasser des derniers grains de sommeil. Ses doigts remontèrent dans ses cheveux blancs qu’il repoussa pour dégager ses épaules de leur longueur. Peut-être devrait-il songer à couper un peu, même s’il aimait les porter mi-longs. Pour aujourd’hui, les nouer à moitié dans un chignon lâche ferait au moins l’affaire – et pour les semaines à venir. Soyons honnête, prendre soin de son apparence n’était pas une priorité pour Roman. Il se leva enfin. Le feu mourant ne suffisait déjà plus à donner des teintes chaleureuses à sa peau nue. Diaphane, elle était aussi claire que couturée de cicatrices, souvenirs d’une humanité au moins aussi tumultueuse que l’était sa vie d’immortel. Ses muscles saillirent quand il se pencha pour ramasser ses vêtements, le plancher grinçant de protestation quand il s’approcha d’une cuvette tout en prenant garde à ne pas se cogner sur une poutre trop basse. Le monde était généralement trop bas ou trop petit pour lui, parfois même trop fragile. Roman s’éclaboussa un peu le visage, sa barbe courte était râpeuse mais il s’en occuperait un autre jour. Rafraîchit mais pas encore sec, il enfila une chemise ample dont le coton vieillissait déjà, puis des chausses qu’il fourra ensuite dans des bottes noires. D’un geste plus mécanique qu’inquiet, il s’assura que la petite croix métallique tombait toujours sur son sternum, la remettant ensuite sous sa blouse. Tout en jetant une veste sur son dos, il attrapa ses derniers effets, et lança un dernier regard par-dessus son épaule. Bon, il avait peut-être un peu abusé cette nuit, et de cette pauvre chose. Il ne s’en émut pas et se glissa hors de la chambre, ne laissant derrière lui que des draps tièdes et une discrète odeur de myrrhe.



Psyché


Trois qualités :
Protecteur - Epicurien - Idéaliste

Trois défauts :
Impulsif - Violent - Maladroit

Orientation sexuelle :
Dominant.

Grande peur :
Il craint l'avenir plus que tout. L'éternité, l'immobilité des choses dans la plus profonde des solitudes. L'immortalité lui sied pour l'instant mais il peine encore à en faire un projet de vie.

Votre rêve :
Renverser le Caliçat actuel, évidemment.

***

L’escalier trembla et le vampire accueilli la salle commune du regard. Des visages se levèrent vers lui, souriants pour la plupart, et on lui fit signe d’approcher. Habitué autant que ces hommes, il n’était donc pas surpris de les voir déjà ici, pour peu qu’ils n’aient pas du tout quitté l’auberge d’ailleurs. Il y avait bien quelques pères de famille, des solitaires aussi vampires ou humains. Dormir d’auberge en campement improvisé était un mode de vie qui lui convenait, bien qu’il ne se serait pas qualifié de solitaire. Seul, il ne l’avait pas été depuis des siècles et ne tenait pas à l’être demain. Il aimait beaucoup trop ces soirées au coin d’une cheminée ou d’un feu de camp, à boire et jouer avec qui le voulait bien. Roman aimait être en bonne compagnie et en incarnait une lui-même, du moins en général. Son rire aboyeur et ses chansons paillardes attiraient naturellement la sympathie. Ne restait plus qu’à s’accommoder de sa mauvaise foi et de ses taquineries parfois trop incisives. Sa langue, il l’avait partout mais certainement pas dans sa poche.

« On traîne au lit, joli cœur ? » railla le tenancier. Roman lui-même sourit avec amusement et s’approcha du bar où étaient déjà remplis quatre chopes. « Tu lui offriras le gîte et le couvert pour moi. — Sur l’ardoise longue comme le bras que tu me dois déjà ? — Oh ne sois pas désagréable, il est trop tôt. — Il est presque minuit, maroufle, j’ai donc le droit, » souleva l’aubergiste en même temps que son sourcil. Roman claqua de la langue et lui accorda un long regard appuyé, presque menaçant s’il n’avait pas souri ensuite. Il attrapa les quatre chopes et se dirigea vers la table d’impatients déjà pleins comme des barriques. On lui tira la chaise et lui colla une bourrade amicale dans le dos. Que son interlocuteur se nourrisse de pain ou de sang lui importait peu. Les actes sont ce qui comptent le plus à ses yeux pour estimer si quelqu’un mérite sa sympathie. Tout le monde connaissait les siennes, il ne s’en était jamais caché. Son dévouement à Lysandre et à la Cause n’avait plus à être prouvé, il n’avait jamais reculé devant quoi que ce fut, ni qui que ce fut pour défendre ses convictions. On aurait pu le trouver féroce et cruel, mais sa loyauté ne flirte qu’avec la liberté et l’équité, à sa propre vision de celles-ci. Impétueux mais responsable, fier et honorable.

Le dîner servi depuis des heures, il ne mangea que les pâtisseries beaucoup trop sucrées et les boissons proportionnellement alcoolisées. En lui, quelque chose bouillonnait constamment. Une rage de vie, une soif de sang, une faim de tout. Roman ne connaissait pas l’apaisement, alors il trompait cette impatience avec les plaisirs les plus mortels possibles. Si devenir immortel fut un choix, il craignait de devenir aussi vide que ces godelureaux en chemise bouffante, blasés par des siècles de vie morne. Mais la vie pouvait-elle seulement le laisser tranquille ? Il n’en eut jamais l’impression jusqu’à maintenant. Sa maladresse et son impulsivité le compromettaient suffisamment pour pimenter chaque heure de chaque jour. Ce qui lui avait traversé l’esprit quand il avait mordu sa première et unique progéniture ? Il ne s’en souvenait même plus. À quelles conséquences s’était-il exposé en enlevant le frère bien-aimé du seigneur de ces terres ? Il verrait ça plus tard. Roman, ou l’art de reporter la réflexion à demain, ou à quelqu’un d’autre.

Le vampire reposa son verre, largement étalé sur sa chaise et les yeux attirés par la porte de l’auberge qui s’ouvrit dans un courant d’air glacé. Aussitôt des cris, des gestes brusques. L’atmosphère chaleureuse et bon enfant disparut. Dans le revers d’une cape, Roman distingua l’éclat d’une arme tirée au clair. Quatre hommes étaient entrés en poussant devant eux une jeune femme paniquée.

« On fait moins la maligne maintenant hein catin ? — Il est où ton père ? — Vous me faîtes mal ! » Ce devait être vrai, son bras était tordu dans son dos, la peau pâlissant sous la pression des doigts sales qui la retenaient. L’un d’eux cracha par terre, tous avaient le sourire moqueur du devoir presque accompli. L’aubergiste sauta presque par-dessus sa paillasse en reconnaissant sa fille, les yeux ronds comme des soucoupes. Ses narines frémirent. D’où il se tenait, Roman pouvait déjà sentir les pouls s’emballer. Sans parler du sang, de la sueur et de l’alcool. La pauvreté conduisait à l’insécurité, inéluctablement. Mais il y avait des choses qui restaient intolérables même pour un être centenaire. L’instinct prit le dessus.

La chaise où il s’était trouvé quelques instants plus tôt bascula en arrière. Nebojša se dressait maintenant entre l’aubergiste qui lui percuta le dos et les étrangers qui s’étaient arrêtés net, forcés de reculer de quelques pas incertains. Son regard d’or tombait sur eux, aussi pesant que fut le silence qui suivit. Leur poigne dut faiblir car la jeune femme se libéra et se jeta contre lui, agrippant sa chemise. Roman avait compris, et ils le savaient. La fureur le rendait sourd aux mots que leurs lèvres sèches articulaient. Son aura était devenue suffisamment oppressante pour faire sortir les autres clients, l’un d’eux abandonna avant même qu’il ne lâche la bride à ses muscles tendus. Il le sentit s’enfuir dans un fumet d’urines. Le vampire retroussa les lèvres sur ses crocs, il n’entendit que le tintement clair de la lame qui tombe et rebondit. Ils n’avaient pas eu l’audace de la brandir face à lui. Vif, Roman rattrapa l’un d’eux par le col et d’un mouvement de jambe, le fit basculer en avant.

À le voir ainsi se pencher sur lui, accroupi au-dessus de la silhouette tremblante de l’humain, Roman se rapprochait des descriptions de bête instable que l’on pouvait faire de lui. « Tu ramasses tes merdes avant de partir, pourceau. » Aussi suave que caverneux, Roman avait saisi ses cheveux pour essuyer le crachat avec sa joue. L’homme cria de douleur tant il devait serrer sa boite crânienne. Ces humains ne devaient pas s’attendre à trouver tel cerbère sur leur route. Ils devraient y réfléchir par deux fois avant de rentrer la prochaine fois, personne ne voulait recroiser le chemin du vampire. Mais bien souvent, il ne leur laissait pas le luxe de ce choix. Roman ne pardonnait pas.

Aussi, s’il le laissa finalement détaler comme un lièvre, c’était pour mieux apprécier la chasse qui s’en suivrait. L’homme s’humecta les lèvres et dut être interpelé plusieurs fois avant de redevenir perméable à son environnement. Dans son dos, la jeune femme se confondait en remerciements. À quel moment il l’avait écartée de lui, il ne s’en souvenait même plus. Roman hocha la tête mais déclina d’un claquement de langue l’invitation à revenir à table. Il vivait sur un fil qu’un rien pouvait chahuter.



« ronce upon a time »



Que pensez-vous de la gestion du Bourbier par les Roncepourpre ?
« Semblable à tous ces patelins que j’ai eu l’occasion de traverser jusqu’à mon arrivée, méprisable. Des Seigneurs gonflés comme des tiques du sang de leurs serfs dont ils disposent à leur guise, dissimulant leur honteuse dépendance derrière des justifications vaseuses d’équilibre. Ils promettent des miettes pour que leur cheptel puisse grossir et leur assurer une survie confortable. Ils ne sont pas différents des autres. Où est l’équilibre là-dedans ? Je compte bien faire pencher la balance, la renverser et leur balancer leur plateau à la gueule. »

Et les rebelles ?
« J’ai rejoint les rebelles avant même de devenir un homme. Je trompais mon premier vampire avant mon premier amant, c’est une petite fierté je dois dire. C’est pour cette cause que j’ai choisi de devenir l’un d’eux, je ne voyais pas d’autres façons de combattre à arme égale, comment rester à ses côtés assez longtemps pour continuer. J’ai tout perdu pour elle, et pour lui, Lysandre. Je ne le regrette pas, je donnerai plus encore s’il le faut. Echouer n’a jamais été une possibilité. »

Quel est votre but à Roncepourpre ?
« A Roncepourpre ou ailleurs, l’idée serait toujours la même. J’ai suivi Lysandre où il le voulait et notre courroux s’abattra sur cette honteuse monarchie aussi ancienne soit-elle. Je veux démonter chaque pierre de leur édifice, et les lapider avec mais il paraîtrait que je dois tempérer mes ardeurs. »

► Flocon de printemps | Námestovo 2990

Il se tenait là, presque au milieu du lac gelé. Au plus rude de l’hiver, la couche de glace descendait sur plusieurs mètres de profondeur. Mais à cette époque, à de rares endroits, la croûte devenait assez friable pour que ses parents lui en interdisent l’accès. Alors, pourquoi cet homme attendait là, perché sur un quadrupède ? La bête renâclait et le garçon n’avait pas besoin de se trouver plus près pour être impressionné par ses deux mètres de garrot. C’était la première fois qu’il voyait de ses yeux d’enfant de dix ans un véritable Rangifer. C’était aussi la première fois qu’il croisait directement le regard d’un Immortel, aussi captivant qu’insoutenable.

« Roman ! C’est l’heure de rentrer ! » La voix de sa mère perçait le crépuscule. Incertain et sans quitter l’individu des yeux, il avait quelques pas en arrière, encore à l’orée de la forêt de conifères. Dans son poing serré, deux laparfangs qu’il tenait par les oreilles. Dans sa besace rapiécée, des œufs sauvages d’une Falcipen absente. Cveta, sa mère, ne lui tiendrait pas rigueur de son retard avec ce qu’il avait réussi à ramener. Ou du moins essayait-il de s’en convaincre car il y avait une règle sur laquelle elle ne transigeait jamais. Rentre avant le coucher du soleil, toujours. « ROMAN ! » Et ça tonnait encore au loin tandis que le ciel se paraît de mauve. La crainte du courroux maternel ou le furtif mouvement du cape du cavalier, quelque chose le décida enfin à lui faire prendre ses jambes à son cou. Entendait-il galoper derrière lui ou n’était-ce que son cœur qui battait jusqu’à ses tympans ?

Les premières lumières s’allumaient au village, réchauffaient l’horizon. Námestovo n’avait pourtant absolument rien de chaleureux avec ses chaumières bancales et ses routes rendues boueuses par la neige tassée. Des ruines de l’ancien monde se dressaient timidement au bord du lac, pillées et corrodées. Cveta se tenait sur le porche de leur maison à peine excentrée et entourée de clôtures qui n’avaient plus vu l’ombre d’un mouton depuis des années. Il devinait déjà ses mains sur ses hanches, l’allure réprobatrice. Roman tendait devant lui sa chasse fructueuse en guise de drapeau blanc et son large sourire en excuse. Mais rien de tout cela ne lui évita la taloche qu’elle lui mise derrière le crâne. « Nigaud ! Ne m’inquiète pas comme ça. Et où as-tu trouvé ça ? – Dans le bois. » bougonnait le garçon en se frottant les cheveux. « Tu … oh seigneur. Quelqu’un t’as vu ? – Mais non. – Tu es sûr de toi ? Rom-- – Je te dis que non M’man ! – Non seulement il vole mais en plus il ment. »

Alors ce n’était pas son cœur. Les yeux de Cveta s’étaient levés, épouvantés, sur l’Immortel qui descendait de sa monture. D’une main, elle ramenait son garçon contre son giron, ce dernier serrait ses prises contre lui avec autant de hargne que de peur. « J’ai pas volé ! J’ai chassé ! – Petit effronté. J’oublierai ta conduite si tu t’excuses et rends ce qui appartient à nos terres. – Non ! C’est à moi ! – Roman ! – Ça vous sert à rien, vous mangez des gens ! » En un battement de cil, l’enfant insolent était arraché à sa mère pour être suspendu par la gorge au bout d’un bras puissant. Ses quatre membres battaient l’air, le gibier retombait dans un bruit sourd aux pieds du père qui sortait précipitamment à son tour. Horrifiés, les parents étaient tombés à genoux pour implorer la grâce de l’homme. « Tu n’es pas celui que je suis venu chercher, c’est presque dommage. » La voix était calme et suave, interrompant même les lamentations de Cveta et son époux, Armand. Ce n’était pas qu’une malheureuse coïncidence. L’Immortel lui arrachait son arc en brisant la corde et le lâchait enfin avant de réajuster son gant.

« Desmarais. Jour d’offrande. Ne me faîtes pas perdre encore plus de temps. »
Cette nuit-là, Vadim quittait la maison. On ne reverrait plus jamais l’aîné.

Les œufs n’avaient pas été mangé, les laparfangs avaient fini dans un ragoût que l’on ne cessa d’éclaircir au fil des jours, des semaines. Les distributions de vivres suspendues par la faute de Roman. Mira pleurait le départ de son grand-frère tant et si bien que le chagrin, l’épuisement et la faim l’emportaient avant que la pêche pu reprendre.

► Bise estivale | Námestovo 3002

Ses genoux s’abîmaient sur les cailloux. Le bois lui compressait la gorge, ses poignets étaient entamés par les renforcements métalliques du pilori et lentement, les premières lueurs de l’aube pointaient au-delà des toits de chaume. Rien qui ne suffirait à réchauffer son corps nu. Le sang qui avait ruisselé sur ses côtes et ses hanches était déjà froid. Il y avait un long moment que son bourreau était parti, le village ne tarderait pas à s’éveiller. Frissonnant, Roman était bien incapable de lever la tête qu’il avait lourde de fatigue et de cauchemars. Il n’avait de toutes façons pas besoin de voir pour sentir se balancer non loin de lui les pieds de ses amis et son père. Même les yeux fermés, il les voyait.

Pendant trois jours et trois nuits, il avait enduré la morsure du froid et du fouet. Il avait entendu sa mère pleurer, les villageois le désavouer pour sauver leur propre peau. Ceux qui l’avaient un jour soutenu se soutenaient désormais par leur propre cou alors que le sien s’apprêtait à être soulagé de sa tête. Pourtant il n’avait pas desserré les lèvres un seul instant. La haine se nichait toujours dans ses tripes et l’empêchait de s’effondrer.

Tu cours au suicide Roman, et tu les entraineras tous avec toi ! Cveta avait toujours eu raison. A quel point devait-elle le détester maintenant ? Sans larme ni pardon, le jeune homme de vingt-deux ans ne regrettait rien. Tout avait changé quand Vadim était parti et quand Anna était revenue, dix ans plus tard, saccagée, le regard vide et le sac plein d‘œufs de Falcipen. Sa sœur ne souriait plus. Nebojša était né de ce dernier outrage et avait passé ces deux dernières années à préparer ce qui l’avait amené sous le fouet et la hache. La survie et la vengeance, une chasse à l’immortel qui avait trouvé son point culminant il y a quelques jours. Il pouvait encore goûter le sang capiteux qui avait éclaboussé son visage quand le pal lui avait percé la poitrine. « Tu es exactement celui que je suis venu chercher. », sentir la cendre de son corps offert au soleil. « T-toi ! L’effronté … ! – Nebojša. Et je n’ai pas excusé ta conduite, charogne. » Aucun autre cri n’aurait pu être plus doux que celui de son agonie. Pendant ces minutes trop brèves, il vivait pour la première fois.

L’aube du quatrième jour était là et comme les précédentes, quelqu’un lui tendait un bol de vin. Il n’avait vu de cette personne que sa main mais rien qu’à la qualité du breuvage, il savait qu’il ne le connaissait pas. Une âme compatissante lui aurait donné le l’eau. Cette liqueur, ce n’était pas par pitié qu’il la lui offrait. C’était une récompense. Pourquoi, il l’ignorait mais elle le réchauffait plus que toute étreinte. Quelques gouttes de vin roulaient sur son menton mal taillé, cette main les recueillie. Glacée, comme le frisson qui lui remontait le dos balafré. « Ce soir. » avait-il soufflé avant de s’éloigner. Une énième menace n’aurait eu aucun effet puisque son destin était scellé. C’était donc une promesse.

Promesse d’immortel est fiel.

Le jour levé, le village s’animait de pitoyables sursauts de vie. Quelqu’un s’avançait à nouveau vers lui, il reconnaissait la douceur de la paume qui se posait sur ses cheveux. Cveta cerclait de ses bras maigres ce qu’elle pouvait de lui tandis qu’il inspirait tout son saoul ses vêtements chauds. « Tu … ne m’en veux pas ? – Nigaud. » Pas de taloche, juste un baiser sur sa tempe et une chaîne qu’il sentait glisser sur sa nuque. « Fais ce que tu as à faire, Roman. Reviens-nous, si tu le peux. » Des adieux. Comment avait-il compris et à quel moment ? « Je reviendrai. » Sa voix était faible et elle s’écartait déjà. Il ne reviendrait jamais.

► Frimas automnal | Petrozavodsk 3010

Un soleil couchant sur un lac gelé. Y avait-il là une redondance cynique ? Sûrement. Tout n’était que blanc et glace. Année après année, elle recouvrait tout. Et Roman se tenait là, inchangé, la neige le recouvrait peu à peu lui aussi. Mais son cœur faisait encore feu de tout combustible et tenait l’hiver en respect. Une épaule appuyée sur son cheval, il caressait distraitement la croix de sa mère. L’agitation derrière lui ne le distrayait pas, il était loin, loin sous la glace. « Nebojša. » Ce surnom devenu une deuxième identité, il lui fait cligner des yeux. Grondement attentif. « On est prêt à partir. – Bien. On rentre les enfants. » Discrète exclamation enjouée, ils discutaient déjà de quel fût ils feraient sauter le bouchon en rentrant au campement principal. Laissant derrière lui quelques corps empalés à la merci des charognards, la pie-grièche peinait pourtant à sourire alors qu’il prenait la position de tête. Aucun blessé, une position sécurisée et des hommes fidélisés, tous les ingrédients étaient réunis pour fêter cette victoire.

Fais ce que tu as à faire. Il pensait enfin comprendre ces quelques mots, des années plus tard. Des années de voyages et de combats, des négociations aussi parfois mais ce n’était pas son point fort. Ce n’était pas pour négocier qu’il était parti ce soir-là et Lysandre l’avait compris. C’était un pari fou que le vampire avait fait en le libérant de ce pilori. Un pari fou pour un espoir de fou : une alliance pour mettre fin au règne suprémaciste des immortels. Cette cause brûlait en son sein depuis toujours et avait dévoré sa famille et son village. Elle avait presque même réussi à le consumer lui-même, si Lysandre ne l’avait pas trouvé. Sauvé par un vampire. Distant et méfiant, l’humain lui était désormais plus fidèle que sa propre ombre. Ils avaient besoin l’un de l’autre. Cveta l’avait senti avant lui. Elle savait qu’un jour, il n’aurait plus le choix.

Loin de l’agitation des espaces communs, Roman était allé trouver le vampire isolé dans sa tente, comme toujours. Ce corbeau asocial avait choisi son parfait opposé pour second, par besoin de complémentarité sûrement. Loin de l’euphorie de la fête, il vidait le verre de vin d’un trait et le posait résolument sur la table que Lysandre avait dressée entre eux. Ses yeux dorés avaient croisés les siens, il y avait vu l’inquiétude qu’il espérait trouver.

« Ce soir. » Ce n’était pas des paroles en l’air, il n’y en avait jamais. Pour appuyer son propos, l’humain retirait sa chemise qu’il posait calmement sur une chaise. Ce calme, il ne le ressentait qu’en sa présence. Sa première mission était terminée, ici en Russie. Il y avait trop de kilomètres à parcourir, trop de choses à faire en si peu de temps. L’homme voulait rester à ses côtés, et il ne doutait pas que le vieux vampire partageait ce désir. L’un altruiste, l’autre égoïste. « Ne fais pas comme si tu avais déjà songé à te séparer de moi. – Si tu n’y survis pas, je te perdrais de la même façon, Roman. » Il avait écarté la table et attrapé son poignet, déposant sa main livide et froide sur son pectoral chaud et battant. A maintenant trente ans, il le dominait de quelques centimètres mais de plusieurs dizaines de kilos aussi. « Je survivrai. »

Il survivait et avec lui, sa rancœur intacte. Crevant d’une soif encore plus insatiable que tout ce qu’il avait connu.

► Solstice d’hiver | Europe ∞ - 3303

Il avait fait ses adieux au jour et connaissait désormais l’hiver le plus long. S’il avait toujours considéré les immortels comme des créatures mortes et creuses, il réalisait chaque nuit un peu plus combien il avait eu tort. Roman ne s’était jamais senti aussi vivant. Il connaissait l’euphorie du nouveau-né, lui qui avait choisi cette vie. Les sens en éveil, la soif dévastatrice, la dévotion à son paroxysme. Lysandre avait armé de crocs acérées une bête déjà indomptable. Pourtant cette bête n’était pas un monstre, et cela seulement grâce à l’enseignement du vieux vampire et sa persévérance. Ses convictions humaines n’avaient pas changé et il ne tuait ses anciens semblables que s’il y était forcé. Pour les immortels cependant, il était connu pour ne pas faire de quartier. Nebojša frappait sur les ordres de Lysandre, pour les siècles à venir.

« Pourquoi pie-grièche, Sir Nebojša ? » minaudait un humain sur ses cuisses. Du bout des doigts, il grattait l’emblème cousu sur son pectoral. Si son parfum était enivrant, c’était les pulsations de sa jugulaire qui hypnotisaient le vampire. Un sourire ourla ses lèvres comme il se penchait sur les siennes, se penchant encore et encore jusqu’à ce que son large buste écrasait l’humain contre la table. « Ne sais-tu donc pas comment ce mignon petit oiseau s’occupe de ses proies ? » Il l’avait délesté de ses vêtements pour se repaître de sa chaleur. Ondulant, reptilien, jusqu’entre ses cuisses. « Ce que je sais … c’est que vous n’avez rien d’un mignon petit oiseau. » Il riait brièvement. « Il les empale. » Il ne vit pas le regard de son dîner se parer d’une ombre inquiète puisqu’il capturait sa bouche, ses crocs entamant sa langue pour faire jaillir le sang.

Roman. Il n’était jamais loin désormais. Dans un grognement frustré, il s’était redressé. Essuyant les lèvres de l’humain, il prit congé tout en se pourléchant encore les siennes. Un mot et il revenait à lui, toujours. Sans mal, Roman l’avait trouvé. Accueilli par une serviette humide balancée au visage pour mieux se rincer. « Prépare-toi à partir. » Un effleurement d’âme et il comprenait. Lysandre lui accordait beaucoup moins de mot depuis presque trois cents ans, les mots le fatiguaient et étiraient son essence inutilement entre eux. Le chemin. Le Bourbier. Leif. Et cette inquiétude parée de confiance.

Avec une poignée d’hommes, Sir Nebojša partait pour le fief des Roncepourpre.

► Brèves crépusculaires | Bourbier 3304

Une capuche sur ses cheveux blancs, il dominait le village d’un œil froid. Des tiraillements dans la gorge mais ce n’était pas la soif. Des tiraillements dans le cœur mais ce n’était pas Lysandre. C’était très justement son absence qui pesait si lourd. La jument paissait bien plus tranquillement que lui et derrière, quelques rebelles faisaient les comptes. Tu cours au suicide Roman, et tu les entraineras tous avec toi ! Pourquoi était-ce encore aussi juste aujourd’hui ? La Cause. Lysandre. Othello. Ulysse. Il serrait la croix dans sa main gantée de cuir, chaque geste lui coûtant. Ne regrettait-il toujours rien ? Une nouvelle famille sacrifiée sur l’autel de sa déraison.

Pour l’heure, il ne savait plus ce qu’il avait à faire. Il devait panser ses plaies, et les leurs. Et cette fois, il reviendrait.



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Dama ♥

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De top-sites en partenaires o/

Un mot d'amour à transmettre ?
Just looking for a good time ♪

Ton avatar :
Geralt de Riv | The Witcher
Invité
Anonymous
bienvenue à toi et courage pour la suite de ta fiche !!! ♥
Ulysse Blanchet
Ulysse Blanchet
Citoyen
Humain
Cause

Feuille de personnage
Âge: 24ans / 46ans, really
Métier: Trafiquant de sang vampirique
Lieu d'origine: Quelque part en France
Lien de marque:
Lien de sang:
Roman N.D. || Hunt you down eat you alive. Sign-01
Bienvenue joli cœur =D

Je suis impatient de voir cette nouvelle version de Roman, et discuter, et un jour rp, et prendre son sang, et faire des douceurs avec lui fox



Fantômes sous la neige
Tu ne sauras jamais combien d'appels ont déchiré ma gorge.
Troupeau de parias noyés dans la nuit.
Nuit sans tendresse, nuit implacable.
Surtout ne dites pas que vous comprenez.


Anciens avatars et évolutions :
Invité
Anonymous
Ca fait super plaisir de voir cette bouille ici, welcome o/
Invité
Anonymous
Bienvenue officiellement à toi potit pipou !
t bo
Maître du Jeu
Maître du Jeu
Maître du Jeu
Humain
Tu es validé


Bienvenue parmi nous !

Le staff est ravi de t'accueillir pour incarner Roman, tu l'as très bien pris en main le personnage respecte la fiche de prédéfinis et tu as valorisé les nuances de son caractère, et bien reprit ce que l'ancien joueur avait laissé derrière lui. En bref on sent que tu as compris ses nuances et on aime particulièrement ta plume donc on est conquis.

Alors le forum est à toi tu as plus qu'à t'éclater avec ce beau prédéfinis.

Pour commencer...


À présent que tu es un membre du forum, tu as été ajouté au groupe
rebelles. En tant que vampire, tu peux aussi consulter les recherches de maîtres/calices ou poster la tienne, ou faire une une demande de rp . Aussi la section des journaux de liens t'est ouverte, importante pour te construire des liens avec nos membres et pour pouvoir suivre ta chronologie. N'oublie pas non plus de recenser ta marque.

OBLIGATOIRE
Merci de passer ici en premier lieu : participer aux intrigues ainsi que de faire ton résumé personnage.

Amuses-toi bien parmi nous,
Le Staff.